Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cabrelablala

8 juin 2007

"L'Essentiel" est dans Cabrel! lol "

L'ESSENTIEL", C'EST DU PUR CABREL !!!
Album_l_essentiel
Le nouvel album "best on" de Cabrel est enfin sorti!
Depuis le temps qu'on l'attendait! Quel soulagement et quelle joie de le savoir et de le voir dans les "bacs"!
Direction le shop pour en faire l'acquisition, je ne peux pas attendre le jour de mon annif', c'est trop dur, je l'entend crier "viens me chercher" et je le vois me tendre les mains! lol
Bref, 37 chansons de ses 30 ans de carrière, puis 6 clips en dvd! 3 CD pour l'édition collector!
GÉNIAL! Merci Francis, mais c'est nous, tes fans qui devrions te faire un cadeau pour nous avoir offert 30 années de superbes chansons, dont des disques d'or! Des titres, plein de titres qui ne sont pas prêts à se faire oublier!
Un gars en or, des titres en or, une voix en or, des mains en or et un coeur d'or!!!

Merci! Visitez son nouveau site: http://www.franciscabrel.com

Le site a changé de style mais a gardé le même URL

Publicité
8 juin 2007

Les bouquins, la lecture, des heures de bonheur!

bd_cabrel_Francis Cabrel "Les beaux dessins"

Editions: Delcourt

Ses plus belles chansons transcrites en planches dessinées par un collectif d'artistes tels que:
  de Max Cabanes (Auteur), Collectif (Auteur), Emmanuel Lepage (Illustrations), Manu Larcenet (Illustrations), Ana Mirallès (Illustrations)



Les chansons :

Animal par V. Augustin
Tôt ou tard s'en aller par Béhé
Tout le monde y pense par Ted Benoît
Le reste du temps par M. Cabanes
Telecaster par J-C Denis
Hors-saison par Götting
Petite Marie par M. Larcenet & Ferri
La corrida par E. Lepage
Sarbacane par J. Lereculey
La cabane du pêcheur par Mazan
Samedi soir sur la Terre par A. Mirallès
Les faussaires par C. Pedrosa

et aussi :
Comment reconnaitre le vrai Francis Cabrel par Zep
L'homme qui murmurait aux oreilles des guitares par Buche
Le cahier des chansons par F. Avril


Francis_Cabrel_Librio

    Francis Cabrel de Carine Bernardi

  •   Editions: Librio
  • Biographie édition de poche parue en mai 2004





Le_vagabond_des__toiles

Francis Cabrel - Le vagabond des étoiles de Méziane Hammadi

Editions: Le Bord De L'Eau

" Comme une horloge parfaitement réglée, ses disques sortent tous les cinq ans depuis Sarbacane en 1989... "

À 30 ans, 10 albums et près de 110 chansons, Francis Cabrel s'est imposé avec une écriture sensible et juste sur des musiques dylaniennes. L'immense popularité du chanteur d'Astaffort est sans doute liée à ce style musical mêlant folk et rock... Dans ce livre, construit tel un abécédaire, l'auteur retrace les différentes étapes de la carrière de Francis Cabrel, analyse les textes de ses chansons, ses divers engagements, et retrace les différentes étapes de sa vie d'artiste...

Méziane Hammadi est diplômé en Histoire. Il est l'auteur de Parlez-vous le Renaud? (Le Bord de l'eau éditions, 2006), de Renaud de A à Z (L'Express éditions, 2005), et de Tracy Chapman de A à Z (L'Express éditions, 2004)



Une_star___sa_fa_on Francis Cabrel - Une star à sa façon de Alain Wodrascka

Editions: Didier Carpentier

Depuis trente ans, Francis Cabrel chante comme cela lui chante. Imperturbable face à son succès colossal, ce chanteur figurant parmi les personnalités préférées des Français, poursuit sa route bohémienne avec discrétion. Originaire du Frioul - et gascon d’adoption -, il peaufine indéfiniment la belle ouvrage de ses chansons à la façon d’un artisan.

Puisées dans l’encre des chantres du folk song : Bob Dylan, Léonard Cohen et Neil Young : son triangle d’or, ses chansons, souvent romantiques, parfois socialement «préoccupées», distillent une poésie élémentaire tout en perpétuant une tradition acoustique.

Gravée sur des disques ayant atteint des records de vente, son oeuvre rassemble un florilège de chansons inscrites dans le patrimoine français : «Petite Marie», «Je l’aime à mourir», «Les chemins de traverse», «La Dame de Haute-Savoie», «L’encre de tes yeux», «Carte postale», «Encore et encore», «Il faudra leur dire», «Sarbacane», «C’est écrit», «La corrida», «La cabane du pêcheur», «Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai», «Les faussaires»... L’immense popularité de notre poète d’Astaffort est sans doute liée à un style musical intemporel et à des valeurs authentiques englouties par notre époque moderne : la fidélité amoureuse, l’attachement aux valeurs familiales, un humanisme enraciné dans la terre de nos ancêtres...

Dans ce livre, riche de nombreux documents et témoignages – transmis en grande partie par le producteur à l’origine de l’éclosion de l’artiste -, Alain Wodrascka retrace les différentes étapes de la carrière de Francis Cabrel.

Une discographie complète accompagne cet ouvrage illustré de plus de 400 photos et documents.


luthiers_et_guitares_d_en_franceLuthiers et guitares d'en France de Francis Cabrel (entre autres)
Collectif

Editions: Hit Diffusion

Voici réunis les meilleurs acteurs de l'aventure de la guitare française. Ce livre se veut être l'inventaire le plus complet possible de toute la jeunesse et l'imagination des luthiers d'aujourd'hui. Il rend évidemment hommage aux pionniers que furent Maccaferri, Robert Bouchet, les frères Jacobacci. On y trouve aussi un historique de l'instrument, écrit par des maîtres actuels, Daniel Friederich, ainsi que l'aventure Selmer, résumée par François Charle. (Francis Cabrel)


8 juin 2007

Paroles de la discographie de 1977 à 2007

LES MURS DE POUSSIERE

 
La rue est sale
On y chante plus On s'y croise à peine
Ceux qui s'y promènent
Y parlent si bas que la rue est morte...
 
Rues d'usines
Toute tachées d'huile tombée des machines
Je ne vois plus d'enfants jouer dans vos rigoles
La rue est folle...
 
Comme un mendiant je me promène
Personne pour me dire bonjour
Je suis un étranger ma mère
Dans la ville où j'ai vu le jour
 
Comme un voleur ils me regardent
Il n'est pas question d'amitié
Leurs sourires ils se les gardent
Dans cette ville où je suis né
 
Ma ville est triste
Cent mille personnes et personne n'existe
Des courants de monnaie traînent mille fantômes
Comme un seul homme
 
Ma ville est grise
Des couloirs de béton aux porches des églises
Tout deviendra si noir qu'il n'y a plus de remèdes
Ma ville est laide
 
Mais demain, demain si tu veux
Tout demain, demain tous les deux, on refera ma ville, ma ville
On refera ma ville, on refera ma ville...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix,
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
 
Petite furie, je me bas pour toi,
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses
 
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
 
Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j'avais écrite pour toi
 
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont vides
Et mes yeux pleurent de froid
 
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus beau que le ciel autour
 
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu ?
Je n'attends plus que toi pour partir ...(bis)
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Il rêvait d'une ville étrangère
Une ville de filles et de jeux
Il voulait vivre d'autres manières
Dans un autre milieu
Il rêvait sur son chemin de pierres
"Je partirai demain si je veux
J'ai la force qu'il faut pour le faire
Et j'irai trouver mieux"
 
Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouvé mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il voulait trouver mieux...
 
Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à Dieu
Il a fait tout l'amour de la terre
Il n'a pas trouvé mieux
Il a croisé les rois de naguère
Tout drapés de diamants et de feu
Mais dans les châteaux des rois de naguère
Il n'a pas trouvé mieux...
 
Il n'a pas trouvé mieux 
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouvé mieux que la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Le soleil sur les murs de poussière
Il voulait trouver mieux...
 
Il a dit "Je retourne en arrière
Je n'ai pas trouvé ce que je veux"
Il a dit "Je retourne en arrière"
Il s'est brûlé les yeux
 
Il s'est brûlé les yeux
Sur son lopin de terre
Sur son vieil arbre tordu au milieu
Aux reflets de la douce lumière du soir
Près du feu
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux
Au soleil sur les murs de poussière
Il s'est brûlé les yeux
 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle tire ses rideaux et puis,
Ma voix se perd dans la nuit
Qui coule entre ses murs étroits
Elle n'entend pas de là-haut
Elle tire ses rideaux
 
Elle ouvre le piano et puis,
Elle commence à jouer pour lui
Les même notes qu'autrefois
Qui me font froid dans le dos
Elle ouvre le piano
 
Les derniers néons sont éteints
Ils doivent jouer à quatre mains
Au milieu de sa mélodie, 
Des flashs ont traversé la nuit
 
Depuis ce bateau, je t'écris
Je me sens si fort aujourd'hui
J'ai le soleil au bout des bras
Je pense à toi beaucoup trop
Je reviens bientôt
 
Je reviens bientôt c'est promis
Dans quelques jours, 
Quelques nuits
Je n'appellerai qu'une fois
Tu descendras aussitôt
Je reviens bientôt
 
Les derniers néons sont éteints
Ils doivent jouer à quatre mains
Je n'entends plus sa mélodie 
Il n'y a plus que moi et la pluie
 
Je reviens bientôt c'est promis
Dans quelques jours, 
Quelques nuits
Je n'appellerai qu'une fois
Tu descendras aussitôt
Je reviens bientôt
 
Mais elle tire ses rideaux et puis,
Ma voix se perd dans la nuit
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Imagine une nuit d'hiver,
Des arbres morts, les bras ouverts.
Une nuit profonde et glacée
Que tu es seul à traverser
Le vent a dû brûler tes mains
T'es presque à genoux, quand soudain,
Dans la nuit d'hiver que t'imagines
Se lève un feu sur la colline
 
Imagine, imagine-toi,
Tu as moins peur, tu as moins froid
Imagine, imagine un peu
Comme la première fois que j'ai croisé ses yeux...
 
Devant chez toi, tout a vieilli,
Tout a séché, tout a jauni,
Le fleuve a fini de couler
Tout ça tu peux l'imaginer
La terre craque et se divise
Le soleil brûle ta chemise
Tu crois que tout va disparaître
Quand tu entends une source naître
 
Tu fais la collection des femmes
T'as fait un lac avec leurs larmes
Pour s'asseoir dans ta limousine
Elles se battent, j'imagine
Ton bonheur ressemble à l'hiver
À un paysage à l'envers
Tu as toujours peur, tu as toujours froid
Puisque...Tu ne la connais pas
Paroles: Francis Cabrel Musique: François Porterie ©

 
Je m'étais perdu
Je recherchais des yeux, quelque chose qui bouge
En bas dans la rue des gens très malheureux criaient des slogans en rouge
 
Quand je suis descendu on m'a pris par le bras,
Poussé dans le manège, manège, manège ...
 
Qu'est-ce que je fous là à crier comme ça en tête du cortège
J'aurais ma photo avec mon nom en gros en tête de la liste
Je vais être arrêté, ils vont me tabasser, me ficher communiste
 
Chaque jour quelqu'un veut me prendre la main,
Me donner une image, image, image ...
 
Un masque à porter pour mieux pouvoir après m'enfermer dans sa cage
 
Moi je veux vivre plus loin
Reprenez vos papiers, vos titres et vos bulletins
Moi je veux vivre plus loin ...
 
Mais chaque jour quelqu'un veut me prendre la main, me donner une image
Un masque à porter pour mieux pouvoir après m'enfermer dans sa cage
 
Moi je garde ma voix pour celui qui criera:
"La vie est une fête, fête, fête ...
 
On va brûler tout notre temps et non plus seulement n'en vivre que des miettes
On va brûler tout notre temps et non plus seulement n'en vivre que des miettes
On va brûler tout notre temps et non plus seulement n'en vivre que des miettes
On va brûler tout notre temps et non plus seulement n'en vivre que des miettes
 
On va brûler tout notre temps
Tout notre temps (bis)
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Madeleine a trop de peine 
Il faudrait qu'elle oublie
Ses amours lointaines 
Qui reviennent chaque nuit
Quand Madeleine dort, 
Sur sa chevelure d'or, fanée
 
Un soleil lourd de silence 
Écrase l'alentour
Nulle fleur ne danse 
Entre les dalles de la cours
Oh Madeleine marche, 
Dans sa robe de patriarche, 
Froissée
 
La voix d'un homme dans ses yeux 
Lui dit que ce n'était qu'un jeu
Qu'ils rebâtiront leur bonheur 
Et qu'un enfant brûlera leur coeur
Que la vie pourra repartir, 
Qu'on balaiera les souvenirs ...
Tout comme autrefois
 
Alors le temps pour sourire, 
Elle fuit sa prison
Pour briser dans son délire 
Les chaînes du pardon
Et Madeleine rit 
Comme si tout était fini, 
Passé
 
La voix d'un homme dans ses yeux 
Lui dit que ce n'était qu'un jeu
Qu'ils rebâtiront leur bonheur 
Et qu'un enfant brûlera leur coeur
Que la vie pourra repartir, 
Qu'on balaiera les souvenirs ...
Tout comme autrefois
 
Mais d'autres matins viendront 
Rallumer sa blessure
Qu'elle cache derrière 
Sa longue robe de bure
Et Madeleine sait qu'elle n'en finira jamais, 
Jamais
 
Et c'est bien trop de peine, 
Trop pour Soeur Madeleine
 
Et c'est bien trop de peine, 
Trop pour Soeur Madeleine
 
Et c'est bien trop de peine, 
Trop pour Soeur Madeleine
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Si on parlait d'autre chose
La nuit va refermer ses bras 
Je sais que l'amour se pose
Au creux des herbes du delta ...
J'irai l'attendre mais reste tout seul 
Ne l'approche pas
J'irai l'attendre avec toi
 
Vouloir vivre d'une guitare
C'est souvent manger du pain froid
Frapper aux portes des gares
C'est souvent s'y briser les doigts ...
La nuit s'allume
Écoute, c'est le vent qui demande tout bas 
À la brume de nous faire un drap
 
Mais si tu ne veux pas qu'il vienne,
L'instant d'amour
Les poètes qui traînent sur les chemins 
Que seuls les chiens 
Et les loups se promènent
Si tu ne veux pas qu'il vienne, 
L'instant de joie
Le poète qui t'aime ne répond pas
Il a la nuit pour enterrer sa peine
 
On a trop parlé de voyage
Que j'allais chercher loin de toi 
Pour ce soir fais-moi une cage
Avec la grille de tes bras ...
La nuit s'allume, 
Écoute c'est le vent qui demande tout bas
À la brume de nous faire un drap
 
Mais si tu ne veux pas qu'il vienne, 
L'instant d'amour
Les poètes qui traînent sur les chemins 
Que seuls les chiens 
Et les loups se promènent
Si tu ne veux pas qu'il vienne, 
L'instant de joie
Le poète qui t'aime ne répond pas
Il a la nuit pour enterrer sa peine
 
Mais si tu ne veux pas qu'il vienne, 
L'instant d'amour
Les poètes qui traînent sur les chemins 
Que seuls les chiens et les loups se promènent
Si tu ne veux pas qu'il vienne, 
L'instant de joie
Le poète qui t'aime ne répond pas
Il a la nuit pour enterrer sa peine
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Toi tu essaies comme les autres fous
D'arrêter le temps de le briser d'un seul coup
Et tu plantes tes ongles aux pierres de sa vie 
Il t'emporte avec lui
Au moment où tu penses être enfin le plus fort, 
C'est trop tard tu dors
Alors tu rêves d'être le prêtre hindou
Qui encense le soir le ciel devient bien fou 
Mais sa voix est trop grave 
Et tu as peur des croix qui terminent ses bras
 
Viens change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur,
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi, 
Coule au fond de toi 
 
Alors tu prends des grains de sucre roux
Et tu deviens la star des flashs des interviews
Mais tes mots sont trop hauts 
Et les mecs des journaux 
Ne les comprennent pas
Leurs crayons sont trop fins, 
Leur papier est trop loin, 
Leur soleil trop bas
 
Tout se brise tu tombes à genoux
D'une horde de rats et princes des égouts 
C'est leur chef qui te dit:
"Je peux sauver ta vie 
Si tu couches avec moi."
 
Viens change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur,
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi, 
Coule au fond de toi 
 
Disons qu'un jour il n'y ait plus de tabous,
Qu'il n'y ait plus d'interdits 
Ni de prêtres jaloux
Juste un grain dans la foule, 
Une pierre qui roule
Et tout le monde s'en fout
 
Viens change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur,
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur,
Viens j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi, 
Coule au fond de toi 
 
Viens change de docteur, 
Viens j'en connais un meilleur,
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi, 
Coule au fond de toi 
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Ami cherche un autre ami perdu
Dans l'immensité des nues
Visage et corps inconnus
 
Rêveur cherche à retrouver son ciel
Du fond de la nuit appelle
Son étoile maternelle
 
Car il y a vingt ans un orage m'a fait tomber de mon nuage
Et m'a laissé seul dans ce monde abandonné
Au matin d'un lointain voyage je suis tombé de mon nuage
Je n'ai jamais senti la terre sous mes pieds
 
Reviens étoile aux plaines d'argent
Reviens chercher ton enfant
Avant qu'il ne soit géant
 
Avant qu'il ne se brûle à un feu
Qu'il ne se blesse à un jeu
Avant qu'il ne soit trop vieux
 
Car il y a vingt ans un orage m'a fait tomber de mon nuage
Et m'a laissé seul dans ce monde abandonné
Au matin d'un lointain voyage je suis tombé de mon nuage
Je n'ai jamais senti la terre sous mes pieds
 
Il y a vingt ans un orage m'a fait tomber de mon nuage
Et m'a laissé seul dans ce monde abandonné
Au matin d'un lointain voyage je suis tombé de mon nuage ...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent
Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été
 
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
 
Nuage dans le ciel, s'étire, s'étire
Nuage dans le ciel, s'étire comme une aile
 
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
 
Châtaignes dans les bois, se fendent, se fendent
Châtaignes dans les bois, se fendent sous nos pas
 
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
 
Et ce chant dans mon coeur, murmure, murmure
Et ce chant dans mon coeur, murmure le bonheur
 
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
 
La feuille d'automne emportée par le vent
En ronde monotone tombe en tourbillonnant
Parole: F. Cockenpot- musique: Francis Cabrel ©

 

LES CHEMINS DE TRAVERSE

 
Quelques fois au fond de ma mémoire
Il m'arrive de te revoir 
Juste à mes côtés
Derrière nous dix-huit ans à peine
Et devant les immenses plaines 
De l'éternité
On avait l'eau des cascades 
Et des lits d'herbe mouillés
J'écrivais des ballades 
Pour te réchauffer
 
Souviens-toi de nous, toi qui t'es envolée ...
Souviens-toi de nous, dans ton palais doré ...
 
Dis-moi s'il se passe autant de choses
Dans ton palais de marbre rose 
Et ta plage privée
Est-ce que tu entends le chant des cascades
Autour de tes miroirs de jade 
Pour tout faire macler
Rappelle-toi les orages 
Quand nos cheveux s'emmêlaient
Sous les grands arbres sauvages 
Où l'on s'abritait
 
Souviens-toi de nous, toi qui t'es envolée ...
Souviens-toi de nous, dans ton palais doré ...
 
Mais quelques fois au fond de ta Roll’s noire
Il m'arrive de te revoir 
Ils sont tous à tes pieds
Je sais qu'ils se battent pour te plaire
Mais tu les aperçois qu'au travers 
De tes verres fumés, fumés
 
Souviens-toi de nous, toi qui t'es envolée ...
Souviens-toi de nous, dans ton palais doré ...
 
Souviens-toi de nous toi qui t'es envolée ...
Souviens-toi de nous, sinon tu vas tomber ...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Moi je n'étais rien 
Mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien 
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire 
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'aura qu'à ouvrir 
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire (bis)
Je l'aime à mourir
 
Elle a gommé les chiffres 
Des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie 
Des cocottes en papier
Des éclats de rires
Elle a bâti des ponts 
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons 
À chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir (bis)
Je l'aime à mourir
 
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a du faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi
 
Elle vit de son mieux 
Son rêve d'opaline
Elle danse au milieu 
Des forêts qu'elle dessine
Je l'aime à mourir
Elle porte des rubans 
Qu'elle laisse s'envoler
Elle me chante souvent 
Que j'ai tort d'essayer
De les retenir (bis) 
Je l'aime à mourir
 
Pour monter dans sa grotte 
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes 
À mes sabots de bois
Je l'aime à mourir
Je dois juste m'asseoir 
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir 
Je dois juste essayer
De lui appartenir (bis) 
Je l'aime à mourir
 
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
La petite fille de mes dimanches
Mettait toujours sa jupe plissée
Elle marchait raide comme une planche
Pour pas salir le vernis des souliers
Si ces bouts brillaient au soleil
Elle sentait les bigoudis de la veille
Elle portait sa couronne d'épines
Pauvres pantins de naphtaline
 
On me mettait des socquettes blanches
On me faisait la raie sur le côté
Dans mon beau pantalon du dimanche
J'allais faire semblant de prier
J'arrivais le premier à l'église
Pour ne pas que les autres médisent
On mettait les enfants en vitrine
Pauvres pantins de naphtaline
 
J'aurais toujours au fond de moi 
Cette image jaunie, cette odeur d'autrefois
J'aurais toujours au fond de moi ...
 
Mais aujourd'hui j'ai quitté mon village
Dans mon quartier à pas de clocher
Et les gamins du quinzième étage
Emmènent leur copine au ciné
Mais chaque fin de semaine
Il y a des images qui reviennent
Et chaque fois qu'un samedi se termine
Je revois les pantins de naphtaline
 
J'aurais toujours au fond de moi 
Cette image jaunie, cette odeur d'autrefois
J'aurais toujours au fond de moi ...
 
La petite fille de mes dimanches
Qui mettait toujours sa jupe plissée
Et qui marchait raide comme une planche
Pour pas salir le vernis des souliers
 
La petite fille de mes dimanches
Qui mettait toujours sa jupe plissée
Et qui marchait raide comme une planche
Pour pas salir le vernis des souliers
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Le vent a fait s'approcher les nuages
Il fait gris au-dessus des plages
Et la mer a l'air triste aussi
Le ciel n'est plus qu'un long tissu de brume
Il va faire une nuit sans lune
Et demain je n'aurais pas dormi
 
Peut-être je vais rencontrer une dame
Quand j'irai accrocher mon âme
Sur les arêtes des rochers
Mais le vent souffle si fort sur ces pierres
C'est plus la peine que j'espère
L'amour ne peut pas s'y poser
 
Mais je rêve, je lance des mots vers le jour qui s'achève,
Je voulais qu'il reste, il n'a pas entendu
 
Plus loin sur les rocs que la mer assaille
Cheveux et jupons en bataille
Combien de femmes ont attendu
Combien ont crevé leur coeur sur les vagues
Pour celui qui avait l'autre bague
Et qui n'est jamais revenu
 
Mais je rêve, je lance des mots vers le jour qui s'achève,
Je voulais qu'il reste, il n'a pas entendu
 
La mer est plus forte que mon courage
Mais ce soir il y a des nuages
Et je sais qu'il est triste aussi
Quand ces mots seront devenus des braises
Je monterais sur la falaise
Jeter leurs cendres dans la nuit
 
Mais je rêve, je lance des mots vers le jour qui s'achève,
Je voulais qu'il reste, il n'a pas entendu
 
Et je dédie ces mots aux amours qui s'achèvent,
Je voulais que tu restes...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
Chacun d'eux sagement replié sur son bout de palier
Il y a tellement de gens malhonnêtes qu'il faut bien qu'on s'inquiète
Ils rêvaient à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
 
Ils s'échangeaient des mots sans chaleur dans le même ascenseur
Ils couraient fermer à tout allure leurs quarante serrures
Puis ils s'endormaient dans les filés d'un poste de télé
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis
 
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés ils ont déménagé
 
Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
Mais chacun son côté de cloison et chacun son feuilleton
Ils fermaient les volets de leur coeur tous les soirs à dix heure
En rêvant à peu près chaque nuit qu'ils seraient des amis 
 
Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres
Ils pensaient que c'était bien assez se connaître
Pourtant ils se sentaient sourire
Et même ils s'entendaient dormir
Mais ils ne se sont jamais rencontrés puisqu'ils se disaient:
 
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
 
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
 
"C'est pas la peine d'aller leur parler puisqu'on a la télé"
"C'est pas la peine de se chercher des mots puisqu'on a la radio"
"C'est pas la peine de se donner du mal puisqu'on a le journal"
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Moi je marchais les yeux par terre
Toi t'avais toujours le nez en l'air
Et c'est comme ça qu'on s'est connu
On avait chacun sa guitare
On n'était pas loin d'une gare
C'est le hasard qui l'a voulu
 
Et tu m'as dis quand leurs ailes sont mortes
Les papillons vont où le vent les porte
On a pris le premier chemin venu
 
Et quand la nuit est tombée 
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes 
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
 
On a traversé les semaines
Comme de vrais fêtes foraines 
Sans même penser au retour
On s'est perdu dans les nuages 
Comme les oiseaux de passages
A suivre les fils d'un jour
 
Et pour ne pas que des fous nous renversent,
On prenait les chemins de traverse
Même s'ils ne sont jamais les plus courts
 
Et quand la nuit tombait 
Sur la voie ferrée
On était bien loin de la ville
On n'entendait que des notes 
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
 
Et quelques fois je me souviens
Ceux qui nous ont lâché les chiens
Et jeté des pierres au visage
Ils n'ont rien empêché quand même
Puisque le seul métier qu'on aime
C'est la bohème et le voyage
 
Et quand la nuit va tomber 
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes 
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
 
Et quand la nuit va tomber 
Sur la voie ferrée
On sera bien loin de la ville
On n'entendra que des notes 
Et le bruit de nos bottes
Sous la pleine lune immobile
Sous la pleine lune immobile.
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle vie tout doucement 
Pour son homme et ses enfants
Sans jamais trop s'écarter 
Des mots que Dieu lui a dictés
 
C'est quelqu'un dont on ne parle pas, 
Je l'aime pour ça
C'est une fleur sur l'horizon, 
Une star à sa façon
 
J'ai découvert le matin 
Dans la chaleur de ses mains
Et j'ai grandi bien au fond 
De son palais de coton
 
C'est quelqu'un dont on ne parle pas, 
Je l'aime pour ça
C'est la reine dans sa maison, 
Une star à sa façon
 
Elle m'appelle et puis autour de moi
C'est le printemps à chaque fois
Elle est si belle que je lui ai dit
Les premiers mots de ma vie
 
Surtout ne me demandez pas 
De vous la montrer du doigt
Avec vos yeux d'étranger 
Vous n'allez rien remarquer
 
Mais ce quelqu'un dont on ne parle pas 
C'est plus que tu ne crois
C'est le titre de ma chanson, 
Une star à sa façon
 
Elle m'appelle et puis autour de moi
C'est le printemps à chaque fois
Elle est si belle que je lui ai dit
Les premiers mots de ma vie
Parole Cabrel-Salvati et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle disait: "J'ai déjà trop marché
Mon coeur est déjà trop lourd de secrets
Trop lourd de peines"
Elle disait: "Je ne continue plus
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu
C'est plus la peine"
 
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son coeur
 
Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses vingt ans
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc
 
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon coeur
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle est plus grande que la mer
Mais elle tient au creux de mes doigts
Elle est tellement de choses à la fois
On ne joue pas au poker 
Avec une fille comme ça
C'est toujours elle qui a les quatre rois
 
Mais le matin (voix)
Quand on se réveille elle et moi
On a plein (voix)
De rosée sur les draps
Mais le matin (voix)
Quand on s'éveille tous les deux
On a plein (voix)
De cerne sous les yeux
 
Elle met du rose sur ses lèvres
Et des fleurs aux bouts de ses doigts
Elle n'a pas besoin de tricher pour ça
Le ciel est clair quand elle se lève
Et puis noir quand elle s'en va
Quand elle part avec mes rêves sous le bras
 
Mais le matin (voix)
Quand on se réveille elle et moi
On a plein (voix)
De rosée sur les draps
Mais le matin (voix)
Quand on s'éveille tous les deux
On a plein (voix)
De cerne sous les yeux
 
Je sais qu'elle cache ses guitares
Au fond d'une armoire à poupées
Avec le début de notre histoire
Et les lambeaux de son passé ...
 
Et dans chacune de ses empreintes
Moi je pose les pieds
Sans savoir où elle va m'emmener
Mais je n'ai pas grand chose à craindre
De son corps de poupée
On a tellement de choses à se partager
 
Mais le matin (voix)
Quand on se réveille elle et moi
On a plein (voix)
De rosée sur les draps
Mais le matin (voix)
Quand on s'éveille tous les deux
On a plein (voix)
De cerne sous les yeux
 
Elle est plus grande que la mer
Mais elle tien au creux de mes doigts
On ne joue pas au poker 
Avec une fille comme ça
 
Elle est plus grande que la mer
Mais elle tient au creux de mes doigts
On ne joue pas au poker 
Avec une fille comme ça
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Je marchais dans une rue louche
Elle, elle avait les bras croisés
Et puis une si grande bouche
Que je me suis laissé tenter
Elle m'a montré des tas de choses
Qu'on ne montre qu'à ses amis
Sa bibliothèque en cuir rose
Et la soie de ses draps de lit
J'étais tout près de l'épouser
Quand elle m'a montré...la porte
Elle a pris toute ma monnaie
Elle m'a dit "c'est le seul moyen pour que je m'en sorte"
 
Je suis rentré chez moi de rage
J'ai allumé la télé
Un vieillard encombrait l'image
Un vieillard très bien habillé
Il prononçait des mots bizarres
Des mots que personne ne connaît
J'ai dit "c'est pas drôle son histoire
Il ne s'en sortira jamais"
La speakerine est venue traduire
Avant que j'éteigne mon poste
Il voudrait toute votre monnaie
Il a dit "c'est le seul moyen pour que je m'en sorte"
 
J'ai dit "Mon Dieu c'est pas facile
S'ils veulent tous de mon argent"
Lorsque l'évêque de la ville
Entra dans mon appartement
Il avait ses habits de messe
Par-dessus sa tenue de plage
Il criait "mes quatre maîtresses
Viennent d'être prises en otages
Par pitié, faites quelque chose
Pour pas qu'elles me reviennent mortes!"
Il a pris toute ma monnaie 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©
FRAGILE

 
Quand je serai fatigué
De sourire à ces gens qui m'écrasent
Quand je serai fatigué
De leur dire toujours les mêmes phrases
Quand leurs mots voleront en éclats
Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
 
Quand je serai fatigué
D'avancer dans les brumes d'un rêve
Quand je serai fatigué 
D'un métier où tu marches ou tu crèves
Lorsque demain ne m'apportera
Que les cris inhumains d'une meute aux abois
J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
 
Y'a des étoiles qui courent
Dans la neige autour
De son chalet de bois
Y'a des guirlandes qui pendent du toit
Et la nuit descend 
Sur les sapins blancs
Juste quand elle frappe des doigts
 
Quand j'aurai tout donné
Tout écrit, quand je n'aurai plus ma place
Au lieu de me jeter
Sur le premier Jésus-Christ qui passe
Je prendrai ma guitare avec moi
Et peut-être mon chien
S'il est encore là
Et j'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie
 
 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux
 
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
À trop vouloir te regarder j'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerai quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté
 
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Et si malgré tout j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Je sais que tu vis là-bas
Au bout de l'autoroute
J'pourrais pas me tromper
C'est allumé la nuit
S'il te reste un instant
Faudra que tu m'écoutes
Faudra que tu m'attendes 
Faut pas que tu m'oublies
 
De l'autre côté de toi
Je suis presque sûr qu'il n'y a plus rien
De l'autre côté de toi 
Le désert commence ou finit ta main
 
Toute l'eau qui ruisselle 
Au fil de tes cheveux
J'ai encore besoin d'elle 
Pour rafraîchir mes yeux
Est ce qu'au moins tu m'entends
Quand j'appelle au secours?
Je suis jaloux des colliers
De diamants qui t'entourent
 
De l'autre côté de toi
Je suis presque sûr qu'il n'y a plus rien
De l'autre côté de toi 
Le désert commence ou finit ta main
 
Laisse-moi t'endormir
Une nuit boréale
Sur un lit de pétales 
Au reflet de saphir 
Laisse-moi me blottir 
Sur ta peau quatre étoiles
Dans ton corps cathédrale
Et ne plus revenir
 
Je suis presque sûr qu'il n'y a plus rien
Le désert commence où finit ta main
 
Je sais que tu vis là-bas au bout de l'autoroute
Que tu vis là-bas au bout de l'autoroute 
 
Je sais que tu vis là-bas au bout de l'autoroute
Que tu vis là-bas au bout de l'autoroute... 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

Trop grand Maintenant

 
On en a passé des mois de décembre
Avec la neige au milieu de la chambre
Et tous ces hommes étranges qui venaient pour couper l'eau
La moitié de l'année au régime
Ramener les bouteilles, compter les centimes
Quand je te croise aujourd'hui, tu me regardes de haut...
 
Joe! T'as plus le temps
T'as trop d'argent
Tu es trop grand maintenant
Joe! Tu gagnes beaucoup trop!
 
T'étais chanteur dans des boîtes minables
Tu vidais ton coeur entre les tables
Pour quelques notables, quelques marchands de hauts fourneaux
Après, t'allais voir de drôles de garçons
Pour qu'ils te parlent de révolution
Quand tu les croises aujourd'hui tu fais même plus attention!
 
Joe! T'as plus le temps
T'as trop d'argent
Tu es trop grand maintenant
Joe! Tu gagnes beaucoup trop!
 
T'as quelqu'un pour gérer ton affaire
T'as quelqu'un pour calmer ta colère
Y'a toujours quelqu'un pour écouter tes méthodes
Y'a des filles au fond de ta baignoire
Des flatteurs le long de tes couloirs
Mais y'a pas plus seul qu'un chanteur à la mode!
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle écoute pousser les fleurs
Au milieu du bruit des moteurs
Avec de l'eau de pluie 
Et du parfum d'encens
Elle voyage de temps en temps
 
Elle n'a jamais rien entendu
Des chiens qui aboient dans la rue
Elle fait du pain doré 
Tous les jours à quatre heures
Elle mène sa vie en couleur
 
Elle collectionne 
Les odeurs de l'automne
Et les brindilles de bois mort
Et quand l'hiver arrive 
Elle ferme ses livres
Et puis doucement 
Elle s'endort sur des tapis de laine
Au milieu des poupées indiennes
Sur les ailes en duvet 
De ses deux pigeons blancs
Jusqu'au premier jour du printemps
 
Elle dit qu'elle va faire 
Le tour de la terre
Et qu'elle sera rentrée pour dîner
Mais les instants fragiles 
Les mots inutiles
Elle sait tout cela 
Quand elle écoute pousser les fleurs
Au milieu du bruit des moteurs
Quand les autres s'emportent
Quand j'arrive à m'enfuir
C'est chez elle que je vais dormir
Et c'est vrai que j'ai peur de lui faire un enfant...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Je suis entré dans l'église
Et je n'y ai vu personne
Que le regard éteint du plâtre des statues
Je connais un endroit où il n'y a rien au-dessus
Je pense encore à toi
 
J'aurais dû me méfier des vents qui tourbillonnent
De ces pierres qui taillent cachées sous l'eau qui dort
De ces bouts de ruisseaux qui deviennent des ports
Je pense encore à toi
 
On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe heureusement, heureusement
 
J'ai croisé le mendiant qui a perdu sa route
Dans mon manteau de pluie je lui ressemble un peu
Et puis j'ai ton image plantée dans les yeux
Je pense encore à toi
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Cool papa cool
C'est pas parce que ton rêve s'écroule
Qu'il faut que tu tires dans la foule autour de toi
Cool papa cool
On n'est pas fait du même moule
Toi t'es rocher moi pierre qui roule
On ne choisit pas
 
Ta fortune éclate
Tes prêtres se battent 
Juste en bas de chez toi
Ta fille se joute 
Ton fils fait la route
Et ta maîtresse reçoit
 
Y'a des héros qui sautent
Y'a des mendiants qui votent
Y'a de ta femme qui boit
Y'a plus de cathédrales
Y'a des stars en sandales 
Et personne ne les croit
 
Cool papa cool
C'est pas parce que ton rêve s'écroule
Qu'il faut que tu tires dans la foule autour de toi
Cool papa cool
On n'est pas fait du même moule
Toi t'es rocher moi pierre qui roule
On ne choisit pas
 
Tous les traîtres t'embrassent
Ton pavillon te chasse
Est plein de juges hors la loi
Y'a les huissiers qui sonnent
Y'a Dieu au téléphone
Et t'as du sang sur les doigts
Le temps te bouscule
Ton image brûle
Mais ne t'en fait pas
Faut que tu comprennes 
Que dans dix ans à peine
C'est peut-être moi qu'on dira...
 
Cool papa cool
C'est pas parce que ton rêve s'écroule
Qu'il faut que tu tires dans la foule autour de toi
Cool papa cool
On n'est pas fait du même moule
Toi t'es rocher moi pierre qui roule
On ne choisit pas
 
Cool papa cool
C'est pas parce que ton rêve s'écroule
Qu'il faut que tu tires dans la foule autour de toi
Cool papa cool
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle n'aimait pas mon deux-pièces séjour
Toi qui voyages si tu la croises un jour
Reviens me dire (bis)
 
Dis-moi un peu si elle porte toujours
Dans les cheveux ses essences d'amour
Et tous mes rêves sur ses lèvres
 
Mais promets-moi 
Ne t'approche pas trop
Si tu poses tes doigts
Au bronze de sa peau
Tu délires, tu délires
 
Sans me méfier 
Je l'ai serrée très fort
Aujourd'hui encore
J'en ai les yeux qui brûlent, qui brûlent
 
Elle, elle a l'âge des voyages au long cours
Des princes arabes et mariages d'amour
Des esclaves libres, des histoires à suivre...
 
Moi, je ne rentrais souvent qu'un soir sur deux
Et mes amis étaient des gens curieux
Difficile à suivre, mais dis lui, je réapprends à vivre
 
Mais promets-moi
Ne t'approche pas trop
Si tu poses tes doigts
Au bronze de sa peau 
Tu délires, tu délires
 
Elle n'aimait pas mon deux-pièces séjour
Toi qui voyages si tu la croises un jour
Reviens me dire
 
Dis-lui que pour elle je donnerais
Mon dernier souffle et même celui d'après...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Derrière la rivière du père 
On voyait s'agiter la cité
Et faner les fleurs solitaires 
Dans les parterres grillagés
Le petit gars là-haut sur sa colline 
Venait les contempler en paix...
 
Ces enfants qui jouent en plein air 
Entre la route et la voie ferrée
Ils vont finir par manquer d'air 
Ou ils vont s'électrocuter
Le petit gars là-haut sur sa colline 
Venait les contempler en paix...
 
Mais le petit gars ne comprenait rien
Allongé sous les arbres il se trouvait bien
Attendant tranquille la récolte du vin ...
 
A quoi servent leurs belles manières 
Si leurs mots sont empoisonnés
A quoi servent leurs têtes fières 
Puisqu'ils marchent le dos courbé 
Le petit gars là-haut sur sa colline 
Venait les contempler en paix
 
Derrière la rivière du père 
On voyait s'agiter la cité
Et tourner les ogres d'affaires 
Dans les tours de verre climatisées 
 
Le petit gars là-haut sur sa colline 
Venait les contempler en paix
 
Mais le petit gars ne comprenait rien
Allongé sous les arbres il se trouvait bien
Attendant tranquille que cuise son pain ...
 
Mais le petit gars ne comprenait rien
Où s'en vont mourir ces pauvres pantins
Allongé sous les arbres il se trouvait bien
Attendant tranquille que coule le vin ...
Paroles: Francis Cabrel musique: Georges Augier de Moussac ©

 
S'il n'y a que mes pas qui résonnent
C'est qu'il ne reste plus personne
Que même les murs sont froids
Je n'ai plus personne à moi
Que quelques vieux souvenirs
Et des cachets pour dormir...
 
Quelques images qui reviennent
Une place avec une scène
Sur des tréteaux de bois
Des milliers de gens sont là
J'ai dû trop longtemps sourire
Je ne t'ai pas vu partir
 
Plus que mes pas qui résonnent 
Il ne reste plus personne
 
J'oserais jamais te demander
De revenir me relever
Je vais rester là
Au milieu des papiers gras
Comme un dieu prisonnier
D'une toile d'araignée
 
Plus que mes pas qui résonnent
Il ne reste plus personne
 
Je croyais pouvoir jouer comme un homme
Tant pis pour moi s'il ne reste plus personne
Que le goût de ta peau sur l'écho de ma voix
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Chaque fois qu'on arrache une fleur
Qu'on désigne un vainqueur
Qu'on verrouille une issue
Chaque fois qu'on bâtit une tour
On fait reculer l'amour
De quelques mètres de plus (bis)
 
Chaque fois qu'on fait une maison
Comme elle a trente balcons
Dans les caves en dessous
Des enfants y apprennent l'odeur
Des fusils-mitrailleurs
Et des bouches d'égouts (bis)
 
C'est pas grave
Ce sont mes dernières larmes
C'est pas grave
C'est mon dernier appel avant de me taire
C'est la dernière chanson que je voulais faire
 
Plus ça va, plus je vis, plus j'ai peur
Plus je regarde ailleurs
Plus ça tremble partout
J'ai peur du vide au détour du sentier
J'ai peur d'avoir donné
Le pouvoir à des fous ...(bis)
 
Mais les fous sont des messieurs très bien
Qui ont des gants en satin
Et des griffes en dessous
Et qui s'amusent à pousser les frontières
Et qui prennent ma terre
Pour un tas de cailloux ...(bis)
 
C'est pas grave
Ce sont mes dernières larmes
C'est pas grave
C'est mon dernier appel avant de me taire
C'est ma dernière chanson avant la guerre
Paroles et musique: Francis Cabrel ©
CARTE POSTALE

 
Allumés les postes de télévision
Verrouillées les portes des conversations
Oubliés les dames et les jeux de cartes
Endormies les fermes quand les jeunes partent
 
Brisées les lumières des ruelles en fête
Refroidis le vin brûlant, les assiettes
Emportés les mots des serveuses aimables
Disparus les chiens jouant sous les tables
 
Déchirées les nappes des soirées de noces
Oubliées les fables du sommeil des gosses
Arrêtées les valses des derniers jupons
Et les fausses notes des accordéons
 
C'est un hameau perdu sous les étoiles
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise
Il reste une carte postale
 
Goudronnées les pierres des chemins tranquilles
Relevées les herbes des endroits fragiles
Désertées les places des belles foraines
Asséchées les traces de l'eau des fontaines
 
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères
Aux âtres des grandes cheminées de pierre
Envolées les rires des nuits de moissons
Et allumés les postes de télévision
 
C'est un hameau perdu sous les étoiles
Avec de vieux rideaux pendus à des fenêtres sales
Et sur le vieux buffet sous la poussière grise
Il reste une carte postale
 
Envolées les robes des belles promises
Les ailes des grillons, les paniers de cerises
Oubliés les rires des nuits de moissons
Et allumés les postes de télévision
 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Y'a sûrement une piste à l'autre bout du monde
À moitié recouverte sous les herbes blondes
Sur une île perdue où le ciel se lamente
Depuis qu'ont disparu les avions de quarante
 
On ne peut pas toujours vivre les vieilles et mêmes choses
Il faudra bien qu'un jour mon appareil s'y pose
Les ailes déchirées par les vents du parcours
Ne me permettront pas le voyage retour
 
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meurs
Rien ne me fera regretter mon geste
 
À force de dormir sous les brises marines
Il ne restera rien de mes anciennes racines
Je n'aurai que ma peau pour unique prison
Trois ou quatre photos et la moitié d'un crayon
 
J'y vivrai tout le temps qu'on voudra que j'y vive
Mes histoires d'amour belles et définitives
Pour les arbres, les fleurs et les caméléons
Pour les vagues qui viennent et celles qui s'en vont
 
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meurs
Rien ne me fera regretter mon geste
 
Juste en face, la mer sur des blocs de granit
Un jour j'irai graver les raisons de ma fuite
Avec les reflets blancs du regard des sirènes
J'avais peur des chemins qu'on voulait que je prenne
 
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meurs
Rien ne me fera regretter mon geste
 
Même si j'y reste
Même si j'en pleure
Même si j'y attrape la peste
Même si j'en meurs
Rien ne me fera regretter mon geste
 
 
 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Ce soir son rêve a rejoint 
Le dernier wagon d'un train,
Elle s'en va vivre ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure,
Elle connaît quelqu'un qui va croire à son histoire
Et lui ouvrir le coeur
 
Il fera brûler des mots, 
Pour lui réchauffer la peau
Et pour la couvrir de fleurs
Elle s'en va vivre ailleurs
Au bras d'une étoile bizarre
D'une star, d'un modèle de chanteur
 
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Ou peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre 
 
Elle part pour qu'il la sauve 
Qu'il lui dise des phrases mauves
Pour qu'il l'emporte ailleurs
Loin des murs gris où elle pleure
Il n'y aura que lui sur sa route
Elle vivra toutes ses folies par coeur
 
On lui a tant parlé de sa vie
Qu'elle veut la vivre
On lui a tant parlé de lui
Qu'elle veut le suivre
Ou peut-être qu'elle l'a choisi
Pour qu'il la délivre 
 
Tant pis si c'est un mirage
L'autre côté de l'image
Ne lui fait même pas peur
Elle s'en va vivre ailleurs
Même si le chanteur vit dans une autre histoire
Même si son regard n'est qu'un miroir
Qu'un miroir, qu'un miroir ...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture
Où y'a même pas d'abeille sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
 
J'ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même par des injures
Si quelqu'un les entend
 
Répondez-moi
Répondez-moi
 
Mon coeur a peur d'être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles.
 
Mais le matin vous entraîne en courant vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d'antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du Sud
Vous, vous n'entendez pas
 
Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés, sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s'effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s'effleure la main
 
Répondez-moi
Répondez-moi
 
Mon coeur a peur de s'enliser dans aussi peu d'espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d'étoiles et de pluies de jonquilles
Pour s'abriter aux épaules des filles
 
Mais la dernière des fées cherche de sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n'y a plus que moi
 
Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y a même pas d'abeille sur les pots de confiture
Y'a même pas d'oiseaux, même pas la nature
C'est même pas une maison
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Le jour se lève à peine
Je suis déjà debout
Et déjà je promène une larme sur mes joues
Le café qui fume
L'ascenseur qui m'attend
Et le moteur que j'allume
M'aident à prendre lentement 
Prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic
 
J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre
Mais celui que je viens de choisir
M'a donné juste assez pour survivre
Et trop peu pour m'enfuir
Je reste prisonnier de mes promesses
À tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur de la laine épaisse
Et qui m'obligent au bout de chaque nuit
À prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic
 
Et quand je veux parler à personne
Quand j'ai le blues
Je vais décrocher mon téléphone
Je fais le 12
 
Je suis un mutant, un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs
Je me parfume aux oxydes de carbone
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir
Je regarde s'éloigner les rebelles
Et je me sens à l'étroit dans ma peau
Mais j'ai juré sur la loi des échelles
Si un jour je veux mourir tout en haut
Il faut que je prenne ma place dans le trafic
Que je prenne ma place dans le trafic
 
Et quand je veux parler à personne
Quand j'ai le blues
Je vais décrocher mon téléphone
Et je fais le 12
 
Parce que quoi que je dise
Quoi que je fasse
Il faut que passent les voitures noires
 
Je suis un mutant, un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs
Je me parfume aux oxydes de carbone
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent
À prendre ma place dans le trafic
Ma place dans le trafic
 
 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle, elle sort tout droit d'une aquarelle
Avec ses dentelles d'autrefois
Elle est belle comme un chemin de croix
 
Elle, les enfants l'appellent chandelle
Parce qu'elle tremble à chaque pas
Mais le prisonnier c'est moi
 
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent
Et se serrent sans bruit
 
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
 
Chandelle, je suis le premier qui l'appelle
Le premier qui lui ouvre les bras
Comme si chez nous elle n'existait pas
 
Et d'elle, je reçois quelques nouvelles
Par les oiseaux qu'elle m'envoie
Je suis loin mais ne t'inquiète pas
 
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent
Et se serrent sans bruit
 
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
 
Mais chacun de ses silences est mortel
Chacun de ses mots te porte au ciel
Hey, d'aussi loin que tu sois
 
Si tu m'entends, arrête-toi
Toi qui cours pour que ton corps soit transparent
Toi qui pleures que la vie te prends tout ton temps
Hey, d'aussi loin que tu sois
Si tu m'entends, arrête-toi
Chandelle, c'est ma chanson pour toi
Ma chanson pour toi
 
Chandelle, c'est toujours le soir de Noël
Quand elle revient vers chez moi
Et même je ne suis pas sûr qu'il ait fait nuit
Entre hier et aujourd'hui
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Tous les soirs la même fille attend
Sur le même square, le même banc
Comme une madone oubliée
Les jambes croisées
 
Elle voyage au milieu des maisons
Dans la nuit bleue des télévisions
Comme des fantômes légers
Les voiles de fumée
 
On dit qu'elle a des chambres en ville
On dit qu'elle dort sur le côté
Qu'elle est plutôt d'humeur facile
Qu'on ne la dérange jamais
Qu'il y a des tas de chats qui dorment
En travers sur ses oreillers
Au milieu du parfum des hommes 
Et même si tout ça c'était vrai
 
Au milieu des feuilles et des brindilles
Elle fait son show sur talons aiguilles
Elle joue son cinéma muet
Elle tend ses filets
 
Et sur les allées du square s'imprime
Le pas de ses futures victimes
Qui viendront s'incendier le coeur
Aux étranges lueurs
 
On dit qu'elle est l'amie fidèle
De ceux qui n'osent pas parler
Qu'elle connaît le chant des sirènes
Et qu'elle peut aussi le murmurer
Qu'il y a des tas de gens qui l'aiment
Et qui ne lui sourient jamais
Que ce ne sont jamais les mêmes 
Et même si tout ça c'était vrai
 
Quelques soient les murs qui te protègent
Un soir tu te prendras à son piège
Le soir où tu seras devenue
Une ombre de plus
 
Car tous les soirs la même fille attend
Sur le même square, sur le même banc
Comme une madone oubliée
Les jambes croisées
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 

 
Tu es toujours la même
Tu as toujours dans les yeux
Un peu de nos folies anciennes
Quelques braises d'un ancien feu
Et même si ce feu est mort
Quelque chose y brûle encore
Tu es toujours la même
À croire que le temps s'éternise
Tu es toujours mon plus beau poème
Celui que je ne veux pas qu'on lise
Et même si ces mots sont morts
Quelque chose y brûle encore
C'est peut-être
Que ma tête dort encore
Au milieu de tes bras
C'est sans doute
Que ma route passe
Juste à côté de toi
La prêtresse gitane l'avait dit
Rien n'est jamais fini
Elle voit mes rêves avec tes rêves autour
T'es la même toujours
La même toujours
Même les autres se souviennent
Cette vie qu'on vivait tout droit
Il suffit qu'ils en parlent à peine
J'ai des gouttes de pluie sur les bras
Cet orage est passé si fort
Que les éclairs brillent encore
Au fond des ruelles secrètes
Les pierres ont gardé nos murmures
Entre les mendiants qui regrettent
Et les chiens qui rasent les murs
Chaque fois qu'un mot s'évapore
Il en revient d'autres plus forts
C'est peut-être
Que ma tête dort encore
Au milieu de tes bras
C'est sans doute
Que ma route passe
Juste à côté de toi
La prêtresse gitane l'avait dit
Rien n'est jamais fini
Elle voit mes rêves avec tes rêves autour
T'es la même toujours
La même toujours
C'est peut-être
Que ma tête dort encore
Au milieu de tes bras
C'est sans doute
Que ma route passe
Juste à côté de toi
La prêtresse gitane l'avait dit
Rien n'est jamais fini
Elle voit mes rêves avec tes rêves autour
T'es la même toujours
La même toujours
La prêtresse gitane
Paroles : Francis Cabrel - Musique: G.Augier De Moussac ©

 
Y'a les bandes blanches qui défilent
Et la vie qui s'accroche à son fil
Tu es dans la zone rouge du compteur
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs
Il faut surtout pas que tes mains tremblent
Y'a les troncs des arbres qui t'attendent
Même dans les passages difficiles
Y'a les bandes blanches qui défilent
 
Y'a le vent qui siffle sous les tôles
Et le cri des pneus quand tu décolles
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe
Est-ce que c'est ton coeur 
Qui fait hurler la machine
Ou bien le moteur
Qui bat dans ta poitrine
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent
 
Chauffard, chauffard!
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard!
 
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort
Pour pas sentir les doigts de la mort
Et ni les chiens qui aboient dans leur sommeil
Ni les hommes de loi que tu réveilles
Tu vois quelques taches claires
Sur le dos des camions
Quelques mots de travers
Sur les panneaux bidons
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles 
 
Chauffard, chauffard!
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard!
 
Tu dis que tu connais ton nom par coeur
Et que tu préfères le son de ton moteur
Que si jamais personne ne t'arrête
Tu iras te crasher sur le pont de la planète
Que tu vibres quand les virages s'avancent
Et que la vitesse te laisse ta chance
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent
 
Chauffard, chauffard!
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard!
 
Chauffard, chauffard!
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard!
 
Chauffard, chauffard, chauffard, chauffard ...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Quand le vent se déchirent sur les angles des toits
Des rues que je traverse à peine
Quand les journées s'étirent et n'en finissent pas 
Je m'ennuie de chez moi
 
Quand je sens que l'automne se consume là-bas
Quand je sais que le feu dévore
Les berges de Garonne où les arbres flamboient
Je m'ennuie de chez moi
 
De ce bout de terrain qui a brûlé ma mémoire
Ce petit point sur le grand canevas
Qu'un grand-père italien a choisi par hasard
Y'a longtemps déjà
Y'a longtemps déjà
 
Quand le mot tambourin ne chantait que pour moi
Quand je me cachais pour l'entendre
La cabane du jardin, la clef du cadenas
Y'a longtemps déjà
 
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continues comme ça
Je continues comme ça
 
Lorsque j'y pense trop
Lorsque mes yeux se froissent
Puisque je sais qu'il existe sans moi
Je mets mon coeur en haut des pilotis de glace
Je continue comme ça
Quand je m'ennuie de chez moi
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 

 

QUELQU’UN DE L’INTERIEUR

 
Je suis tout seul ce soir
J'ai les bras collés au comptoir
J'ai les pieds en bas dans la poussière
La tête là-haut dans le brouillard
 
Dans tous les couloirs 
J'ai cru revoir les courbes de ton corps
Dans toutes les salles des aérogares
Dans toutes les cales des navires du port
 
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
 
Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te revoir
J'ai laissé toutes les larmes de mon corps
Dans le ruisseau en bas du trottoir
 
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Confort"
 
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
 
Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de croire
Que c'est encore un de tes retards
Mais tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces 
Entre les bouteilles de "Southern Confort"
 
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Paroles: Francis Cabrel Musique: Georges Augier de Moussac ©

 

 

 
Elle parle comme l'eau des fontaines
Comme les matins sur la montagne
Elle a les yeux presque aussi clairs
Que les murs blancs du fond de l'Espagne
 
Le bleu nuit de ses rêves m'attire
Même si elle connaît les mots qui déchirent
J'ai promis de ne jamais mentir
À la fille qui m'accompagne
 
Au fond de ses jeux de miroirs
Elle a emprisonné mon image
Et même quand je suis loin le soir
Elle pose ses mains sur mon visage
 
J'ai brûlé tous mes vieux souvenirs
Depuis qu'elle a mon coeur en point de mire
Et je garde mes nouvelles images
Pour la fille avec qui je voyage
 
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel
Je dirai les mots qu'elle attend
 
Elle sait les îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes secrets
Je sais qu'une autre nuit s'avance
Lorsque j'entends glisser ses colliers
 
Un jour je bâtirai un empire 
Avec tous nos instants de plaisirs
Pour que plus jamais rien ne m'éloigne
De la fille qui m'accompagne
 
On s'est juré les mots des enfants modèles
On se tiendra toujours loin des tourbillons géants
Elle prendra jamais mon coeur pour un hôtel
Je dirai les mots qu'elle attend
 
Elle sait les îles auxquelles je pense
Et l'autre moitié de mes délires
Elle sait déjà qu'entre elle et moi
Plus y'a d'espace et moins je respire
Paroles: Francis Cabrel Musique: Georges Augier de Moussac ©

 
Ce matin j'ai joué aux billes
J'ai couru les filles
J'ai pris tout mon temps
J'ai accroché mon coeur
Aux épines des fleurs
Et j'ai gagné souvent
Ce soir je pousse de ma canne
Les feuilles des platanes
Sous les bancs de ciment
Dans les odeurs de cigares
Et le bruit des guitares
De mes petits-enfants
 
Je courais, je courais, je courais, je courais
Et le temps s'en allait
Je courais, je courais, je courais...
 
Et tout le temps que je passe
Assis à la même place
Juste à bouger les yeux
Avec mes vieilles rengaines
Mon écharpe de laine
Même quand le ciel est tout bleu
Toujours la voix qui s'embrume
La crainte du rhume
Ou le bruit des avions
Et dans le froid qui s'approche
J'ai peur que les cloches
Chantent bientôt mon prénom
 
Je courrais, je courrais, je courrais, je courrais
Et le temps s'en allait
Je courrais, je courrais, je courrais...
 
Toi, mon enfant que j'aime
Toi qui as tant de peine
Assieds-toi un moment
Quels que soient ceux qui te quittent
Dis-toi que le temps passe vite
Et que la poussière t'attend
 
Tu vois ces bras de misère
Ont fait le tour de la terre
Pour une fille de chez nous
Ils ont fait sauter des tables
Et des plages de sable
Et des hordes de loups
On était tellement bien
On était tellement loin
Qu'on était presque perdus
On était tellement haut
Et tellement beaux
Qu'on ne se reconnaît plus
 
On courrait, on courrait, on courrait, on courrait
Et le temps s'en allait
On courrait, on courrait, on courrait
 
Ce matin j'ai joué aux billes
J'ai couru les filles
Et j'ai pris tout mon temps
J'ai accroché mon coeur
Aux épines des fleurs
Et j'ai gagné souvent
Ce soir j'ai plus de problèmes
Tout le monde m'aime
Mais c'est pas pareil qu'avant
Parce qu'il y a le bout de ma canne
Les feuilles des platanes
Et c'est l'automne tout le temps
Parce qu'il y a le bout de ma canne
Les feuilles des platanes
Et c'est l'automne tout le temps
Toi mon enfant que j'aime...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
D'abord y'a cette fille
Dans la boîte de verre
Qui dit: "Bonne nuit, à demain"
Sur un bout de musique
Des bonshommes à l'envers
Et puis après plus rien
 
J'étais là à huit heures
Pour les mauvaises nouvelles
Elle m'a laissé tout seul
Avec mes envies d'elle
Derrière son visage
Un paysage de neige
Et puis après plus rien
 
Après je prends mon pote
Sur la radio locale
Au milieu d'un discours
C'est le temps qu'il espère
Au-dessus de son bocal
S'il arrive à faire jour
 
Parce qu'il parait qu'y a le feu
A la moitié de la terre
Et qu'on attend du mieux
Juste pour les sagittaires
Après un dernier verre
Le souffle des étoiles
Et puis après plus rien
Et puis après plus rien
 
Et puis après édition spéciale 
Edition spéciale
En couleur naturelle
Mes envies d'elle
Et puis après édition spéciale
Edition spéciale
En grandeur nature
Ses yeux sur le mur
 
Et puis après je cherche
Quelqu'un que je connais
Qui soit encore debout
Faut pas que je me leurre
A l'heure qu'il est
On doit pas être beaucoup
 
J'ai du mal à dormir
A côté de personne
Et le silence m'attend
Je l'entends qui résonne
"Allez, salut bonsoir!"
Le bruit quand je raccroche
Et puis après plus rien
Et puis après 
 
Et puis après édition spéciale 
Edition spéciale
En couleur naturelle
Mes envies d'elle
Et puis après édition spéciale
Edition spéciale
En grandeur nature
Ses yeux sur le mur
 
Quand je me lève
La fille dans la boîte de verre
A déjà dit bonjour
Mon pote est reparti
Dans une autre colère
Sur un autre discours
 
Mais la nuit arrive vite
A ceux qui ont peur d'elle
Y'a des choses qu'on évite
Pas facile avec elle
Après-midi tranquille
Après-midi banal
 
Et puis après,
Et puis après,
Et puis après ...
Edition spéciale
Edition spéciale
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle changeait les draps de l'hôtel
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle au milieu des corbeaux
Elle chantait "Desperado"
Moi j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs
J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y'a des moments qu'on regrette
Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose
 
Ses enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
De toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd et Mohamed
C'est le ciel en tôle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil
Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français le musulman
Sous la course des planètes
Ça serait bien qu'il s'inquiète
Avant que ses paupières n'explosent
Qu'elle prenne ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose
 
Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur
Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi
 
Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles
Y'a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a dû changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles
De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Laissez rêver l'enfant qui dort
Aux fumées bleues des châteaux forts
Laissez-lui démonter le ciel
Dehors c'est toujours pareil
Le coin des rues comme des frontières
Et toujours penser à se taire
La ville encerclée sous le gel
Depuis c'est toujours pareil
 
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'efforts
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
 
C'est à peine si les pavés résonnent
Sous le pas lourd des moitiés d'homme
Les mains fermées sur leur colère
Les yeux comme privés de lumière
Peut-être un jour si Dieu s'en mêle
La pluie remontera au ciel
Vers nos immobiles remords
Mais c'est toujours pareil dehors
 
Le temps malmène
Ces hommes qui traînent
Le poids de leur corps
Leurs phrases vides
Leurs larmes sèches
Leurs années d'efforts
Les rues immenses
Où le givre s'avance
Et la patrouille dehors
 
Et s'il veut vivre ici longtemps
Surtout laissez rêver l'enfant... 
Paroles: Francis Cabrel Musique: Georges Augier de Moussac-Francis Cabrel ©

 
Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a
Quand elle voit s'approcher les chasseurs
 
Pas la peine de mentir
Leïla sait ce que veut dire
Ce feu sous les paupières blanches
Qui fixe le dessous de ses hanches
Ces mots humides de pluie
Qui meurent aussitôt dits
Ces corps tendus immobiles
Après les éclairs faciles
 
Leïla, elle les connaît trop 
Faux nez et faux numéros
Même par terre même morts
Et quand même les plus forts
Leurs phrases pleines de détours
Qui craignent la lumière du jour
Ils cachent tous quelque chose
Ils chassent tous quelque chose
 
Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a
Quand elle voit s'approcher les chasseurs
 
Y'a ceux qui pleurent de joie
En ajoutant une croix
Ceux qui l'aiment à tout jamais
Et qui ont un avion juste après
Ceux qui ont des barques sur 

la Seine

Trop loin pour que je t'y emmène
Ceux qui ont de l'or plein les châteaux
Ceux qui ont des ports pleins de bateaux
 
Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a
Quand elle voit s'approcher les chasseurs
 
Ils parlent tellement fort
Ils sont tellement nombreux
Qu'un soir de fatigue elle s'endort
Contre la peau de l'un d'eux
Pour peu qu'il soit d'une autre sorte
Un peu moins menteur que les autres
Elle aura le gris du matin
Et les fleurs du papier peint
 
Leïla n'y peut pas grand chose
Si elle a la fraîcheur des roses
Elle est la cible de vos flèches
Mais c'est pas vous qu'elle cherche
Elle rêve d'un fragile, d'un fou
Qui l'embrasse au quinzième rendez-vous
Qui tremble en lui prenant la main
Et surtout qui ne dise rien
 
Leïla, elle les connaît trop
Faux nez et faux numéros
Même par terre même morts
Et quand même les plus forts
Ils cachent tous quelque chose
Ils chassent tous quelque chose 
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Dame d'un soir
Je t'imagine sans effort
Dame d'un soir
Je te dessine quand je m'endors
Laisse faire la lumière
Laisse-toi soulever doucement
Ferme les yeux
Dehors il pleut, un peu
 
Tu dérives captive
Vers le soleil blanc d'un nouveau jour
Quelqu'un t'attend
Au bout de l'océan
 
Dame d'un soir
Je t'imagine sans effort
Dame d'un soir
Je te dessine quand je m'endors
Laisse faire la lumière
Laisse-toi soulever doucement
Ferme les yeux
Dehors il pleut, un peu
 
Les sirènes te préviennent
Qu'un voilier s'approche de ton corps
Plein de rubans
Et de papillons blancs
Pour tes ailes d'enfant
 
Nos épaules se frôlent
Nos voiles se fondent au même feu
Nos corps se glissent
Jusqu'aux plages d'Atlantis
 
Les sirènes te préviennent
Qu'un voilier s'approche de ton corps
Plein de rubans
Et de papillons blancs
Pour ton ventre d'enfant
 
Le silence immense
Juste la musique de ton coeur
Personne autour
Que nos haleines d'amour
 
Aquarelle, nouvelle
Sur les fils de laine roses et blancs
Ferme les yeux
Dehors il pleut, un peu un peu ...
Parole: Francis Cabrel Musique: G.Augier de Moussac ©
Quelqu’un de l’intérieur
 
J'avais besoin de chaleur
Personne autour pour l'amour
Le ventre des flippers
Et pour parler les boules d'acier
Et les zéros du compteur
T'étonnes pas si je suis
Quelqu'un de l'intérieur
 
Ils voulaient que je leur ressemble
Ces hommes qui chassent, qui violent
Qui calculent et qui vendent
Et qui voulaient que j'aille après
Confesser mes erreurs
T'étonnes pas si je suis
Quelqu'un de l'intérieur
 
J'ai supposé qu'on s'habitue
Et que ce serait ma vie
J'étais un peu mal au début
Mais je t'assure qu'aujourd'hui
J'en ris plus souvent que j'en pleure
Je suis quelqu'un de l'intérieur
 
Je les regarde qui dansent
Et qui parlent et qui parlent
Et qui disent plus que ce qu'ils pensent
Qui se séduisent à coups de phrases de rien du tout
Qui parlent tellement
Qu'ils trouvent que je parle pas beaucoup
Alors ils croient que je suis triste
Mais si je mettais mon coeur là 
Au milieu de la piste
Ils verraient des couleurs
Ils savent même pas qu'elles existent
 
C'est pas le courage qui me manque
Qui m'empêche de sourire
Y'a des moments tellement beaux
Y'a que le silence pour le dire
J'en ris plus souvent que j'en pleure
Je suis quelqu'un de l'intérieur
Peut-être ils croient que je suis calme
Que je compte les étoiles
Au milieu de leur vacarme
Mais si un jour je dévoile
Les secrets de mon âme...
 
C'est pas le courage qui me manque
Qui m'empêche de sourire
Y'a des moments tellement beaux
Y'a que le silence pour le dire
T'as pris toute la place dans mon coeur
Mais je suis quelqu'un de l'intérieur
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Les chevaliers cathares
Pleurent doucement
Au bord de l'autoroute
Quand le soir descend
Comme un dernier tourment
Au milieu du tumulte
En robe de ciment
 
La fumée des voitures
Les cailloux des enfants
Les yeux sur les champs de torture
Et les poubelles devant
C'est quelqu'un du dessus de 

la Loire

Qui a dû dessiner les plans
Il a oublié sur la robe
Les taches de sang
 
On les a sculptés dans la pierre
Qui leur a cassé le corps
Le visage dans la poussière
De leur ancien trésor
Sur le grand panneau de lumière
Raconter aussi leur mort
Les chevaliers cathares
Y pensent encore
 
N'en déplaise à ceux qui décident
Du passé et du présent
Ils n'ont que sept siècles d'histoire
Ils sont toujours vivants
J'entends toujours le bruit des armes
Et je vois encore souvent
Des flammes qui lèchent des murs
Et des charniers géants
 
Les chevaliers cathares
Pleurent doucement
Au bord de l'autoroute
Quand le soir descend
Comme une dernière insulte
Comme un dernier tourment
Au milieu du tumulte
En robe de ciment
Paroles: Francis Cabrel Musique: Georges Augier de Moussac ©

 
Moi quand j'avais quatorze ans
Les accords de Dylan
Peuplaient mes insomnies
Et je m'endormais le matin
Ma guitare à la main
Sans débrancher l'ampli
Toi, tes parents te gardaient des ronds
Pour que tu aies ta maison
Avec un jardin sur le devant
Pour les soirs de printemps
 
Et quand tu arrivais au lycée
T'avais tout étudié
On était fier de toi
Moi je disais "je regrette
J'ai des notes plein la tête
Je ne vous entends pas
Elles s'envolent par milliers
Tous les soirs du fond de ma guitare"
Ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord
Ils m'ont foutu dehors
 
Ça m'a pas fait trop de peine
Et j'ai dit "vos livres sont moisis
Vos principes me gênent
Et vos chaînes m'ennuient
Surtout gardez vos rengaines
Pour ceux qui sont déjà endormis
Moi je suis pour qu'on sème
Des graines de folies"
 
Et j'ai fait pas mal de détours
J'ai vécu à la cour
Des mendiants et des rois
Pendant que toi tu comptais
Tes primes de fin d'année
Tes cravates de soie
Mais l'autre jour je t'ai retrouvé
Derrière ton guichet
Et j'ai compris à travers tes lunettes
Que c'est toi qui regrettes
 
Ça m'a pas fait trop de peine 
Mais j'ai dit "tes livres étaient moisis
Ton costume te gêne
Et tes chaînes t'ennuient"
Tu as écouté la rengaine
Ça fait trente ans que tu es endormi
Tu as tes quatre semaines
Moi j'ai toute ma vie
Toute ma vie
Moi j'ai toute ma vie
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Mon grand-père était un marin
Il a dû mourir sur une île
Mon père avait une ferme
Et moi je suis sa seule fille
Je me suis enfuie avec ce voyou
D'un village des alentours
Aujourd'hui il s'étouffe dans son alcool
Et me laisse seule avec nos trois gosses à nourrir
 
À la fabrique c'est pas facile
C'est pas non plus très dur
Mais ce sont ces heures qui défilent
Et puis cette horloge sur le mur
Le premier rêve qui passe
M'aide à tenir jusqu'à midi
Où j'ai quelques minutes d'espace
Pour prendre un sandwich boire un café et m'asseoir
 
Autrement c'est moi et la machine
Jusqu'à ce que la sirène le décide
Jusqu'au bout de l'après-midi
Jusqu'au bout de ma vie
 
Malgré moi mon coeur s'en retourne
Vers cette maison dans les terres
Où j'ai passé tant d'années d'amour
À danser sur les bras de mon père 
Ses histoires de marins perdus
Ses orages sur le lac Érié
Ses navires à jamais disparus
Avec leurs voiles grandes comme des morceaux de ciel
 
Oui mais c'est ma vie qu'a été gâchée
Et c'est moi qu'ai eu tort
De laisser cette fabrique
Pour rien utiliser mon corps
Quand je vais rentrer chez moi ce soir
Quand je vais regarder mes mains
Je vais me dire qu'au moins une fois
J'aurais aimé avoir la chance d'aller plus loin
 
Et je vais travailler ici
Et oublier tout ce que je souhaite
Peut-être ne jamais rencontrer 
L'homme dont le nom est sur l'étiquette
 
Ce sera moi et la machine
Jusqu'à ce que la sirène le décide
Jusqu'au bout de l'après-midi
Jusqu'au bout de ma vie
Paroles et musique originales: James Taylor adaptation française: Francis Cabrel-Susy Glespen©
PHOTOS DE VOYAGES
 
Toi tu passes ton temps à planquer dans tes tiroirs
Tes paquets de papier blanc, tes morceaux d'idées noires
Après tu défiles pour trois tickets de resto
Et puis tu pars tranquille dans ton wagon de métro
Elle, elle entend, elle entend
 
Quand on te parle du diable, tu balances un peu de sel
Ton bel imperméable ne passe pas sous les échelles
T'as le chien qui bouge la tête à l'arrière de l'auto
T'as deux fois plus d'appétit à l'heure des infos
Quand elle, elle entend, elle entend
Tourner les hélicos
 
C'est facile de baisser les cils
Tu sais que même le sang s'efface
Ces pauvres gens en exil
J'aimerais pas être à leur place
 
Y'a des villes qui se réveillent sous les coups de roquettes
Tu sirotes ton whisky le cul sur ta moquette
Et même si quelquefois t'as de l'eau dans le regard
À la première pub qui passe tout le monde se marre
Elle, elle entend, elle entend
Tourner les hélicos (bis)
 
Y'a des villes qui se réveillent sous les coups de roquettes
Tu sirotes ton whisky le cul sur ta moquette
Tu redemandes en colère un peu de glace en morceaux
Pendant qu'à l'autre bout de la terre au fond de Soweto
Elle, elle entend, elle entend
Tourner les hélicos
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Derrière chaque fenêtre
Les visages se cachent
Tout le monde est venu
Voir passer l'homme qui marche
 
Vu d'ici ça paraît tellement facile
On dirait qu'il est tenu par des fils
 
Il en est tellement venu
Des gens de toutes sortes
Depuis longtemps déjà
On n'ouvre plus les portes
Respirer, c'est toute une histoire
Tellement l'air est mauvais
Sur les trottoirs
 
Regardez bien, c'est le dernier
Nous on marchait avant
C'était y'a longtemps
C'est presque oublié
J'aimerais bien l'aider mais
C'est le dernier ...
 
Entre les voitures qui sautent
Et les avions qui tombent
Il pourra chercher longtemps
Quelqu'un qui lui réponde
Il appelle mais, on n'ouvrira pas
On s'est tous fait piéger au moins une fois
 
Regardez bien, c'est le dernier
Nous on marchait avant
C'était y'a longtemps
C'est presque oublié
J'aimerais bien l'aider mais
C'est le dernier ...
 
Il marche entre les nuages de gaz et de poussière
Il laisse à chaque pas comme des taches de lumière
Ca fait des images par terre ...
 
Au prochain coin de rue
L'homme va disparaître
On va rester longtemps
Le nez à nos fenêtres
A se dire qu'on est bien dans nos maisons
Entre les grilles de fer des aérations
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 

 

 

 
Dans la salle de classe personne ne murmure
Juste le morceau de craie sur le morceau de mur
J'étais mieux chez moi que dans ces livres d'histoire
Et la voix dedans me dit : "Tout va bien..."
 
Dans les rangées du haut, on conjugue le futur 
et moi j'apprends la géo sur les plaques des voitures
J'ai bien fait de m'asseoir à côté des fenêtres
Et la voix dedans me dit : "Tout va bien, t'as la tête ailleurs"
Jusqu'à ce que ce fou vienne hurler dans les haut-parleurs
 
Rêveur, qu'est-ce que je viens de dire?
 
J'étais ailleurs, ailleurs
J'avoue que j'étais ailleurs
Ailleurs
 
Nettoyer la boue dans les trous des vestes kaki
Eviter les coups et les balles au bout des fusils
J'ai les mains glacées dans la cour immense
Et la voix dedans me dit : "Tout va bien"
 
Mais y'a quelqu'un qui appelle entre les tourelles des chars
Y'a le doigt qui vise une tête prise au hasard
Je dormais mieux chez moi que sur ces paquets de sable
Et la voix dedans me dit : "Tout va bien, t'as la tête ailleurs"
Jusqu'à ce que ce fou vienne hurler dans les haut-parleurs
 
Rêveur, qu'est-ce que je viens de dire?
Rêveur, qu'est-ce que je viens de dire?
 
J'étais ailleurs, j'étais ailleurs
J'avoue que j'étais ailleurs... ailleurs...
 
Aujourd'hui encore j'ai les yeux qui voyagent
Mais personne ne me dérange, on dit "il cherche des images"
"Et comment voulez-vous qu'il arrive à écrire
Si vous faites tout ce bruit autour?
Tout ce bruit autour ...
 
Paroles: Francis Cabrel Musique: F.Cabrel et G.Augier ©

 
Y'a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine
Plusieurs tonnes de boue dans le flot de mes veines
La rivière charrie les fils de téléphone
Avec encore dedans mes appels qui résonnent
 
La pluie a délavé tous les mots que j'invente
Les oiseaux ont crié pour pas que tu m'entendes
Aux endroits où tu étais y'a des morceaux de glace
Et des arbres en travers pour pas que je passe
Où tu iras je te suivrai
Je te suivrai
 
Même quand tu auras fermé ta centaine de portes
Même quand tu auras pleuré pour les enfants d'un autre
Même quand tu auras éteint ce qui brûlait de mieux
Même si tu pars plus loin que ne portent mes yeux
Où tu iras je te suivrai
Je te suivrai
 
Même au plus profond du silence
Je t'entends encore me dire
On s'approche du ciel
Nos livres fermés se balancent
J'veux pas tomber tout seul
J'veux pas tomber tout seul
 
Si tu veux j'aimerai même ceux qui te touchent
Ceux qui ont le goût de toi encore plein la bouche
Même ceux que tu hais, même ceux que tu aimes
Il y a tellement d'eau dans les rues de ma peine
Où tu iras je te suivrai
Où tu iras je te suivrai
 
Je t'entends encore me dire
On s'approche du ciel
J'veux pas tomber tout seul
J'veux pas tomber tout seul
 
Il a neigé partout aux rebords des fenêtres
De cette ville floue de ne plus te connaître
Encore combien d'hivers passeront sous ma porte
Avant qu'un jour j'ose dire que j'aime quelqu'un d'autre
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Quand t'es parti gitan
Tu as laissé seulement
Une voiture en morceaux
T'as pris des chaises de bambou
Ta guitare de rien du tout
T'as mis le vent sous ta peau
T'as caressé les oiseaux, t'as caressé les oiseaux
 
T'as mis des pierres sur le feu
Les femmes aux longs cheveux
Ont tout lavé dans des seaux
Séché le linge sur des buissons
Rentré les gosses dans les camions
Sur les paniers de roseaux
Et caressé les oiseaux, caressé les oiseaux
Où allais-tu?
 
À part les flaques de boue
Et quelques traces de roues
Tu n'as rien voulu laisser
T'as mis ta fierté gitane
Aux rideaux des caravanes
Comme des drapeaux pliés
T'as caressé les oiseaux, caressé les oiseaux
Où allais-tu?
 
J'ai peur des lumières des villes
Des grandes maisons immobiles
Des jardins bâtis tout autour
J'ai peur qu'on emmène d'office
Au bout du fusil des milices
Les enfants de notre amour
 
Ils traitent nos filles de voleuses
Du fond de leurs maisons peureuses
Pleines de chiens de combat
 
Ils attachent leurs volailles
Ils surveillent leurs ferrailles
On ne se ressemble pas
 
Y'a un panneau depuis
Emplacement interdit
Comme s'il y avait eu la peste
T'as plus qu'à chercher ailleurs
Des gens qui auront moins peur
En espérant qu'il en reste
Et caresser les oiseaux!
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
D'abord vos corps qui se séparent
T'es seule dans la lumière des phares
T'entends à chaque fois que tu respires
Comme un bout de tissu qui se déchire
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord
 
L'instant d'après le vent se déchaîne
Les heures s'allongent comme des semaines
Tu te retrouves seule assise par terre
À bondir à chaque bruit de portière
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord
 
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne
 
La même nuit que la nuit d'avant
Les mêmes endroits deux fois trop grands
T'avances comme dans des couloirs
Tu t'arranges pour éviter les miroirs
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord
 
Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne
 
Faudrait que t'arrives à en parler au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça
Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée
 
Dis-toi qu'il est de l'autre côté du pôle
Dis-toi surtout qu'il ne reviendra pas
Et ça te fait marrer les oiseaux qui s'envolent 
Les oiseaux qui s'envolent
 
Tu comptes les chances qu'il te reste
Un peu de son parfum sur ta veste
Tu avais dû confondre les lumières
D'une étoile et d'un réverbère
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord
 
Y'a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C'est toujours le même film qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne
Paroles: Francis Cabrel Musique: Roger Secco et Francis Cabrel©

 
Je suis tombé au premier matin
Devant ma mère à genoux
On m'a fait boire le lait des chiens
Chauffé sur les cailloux
Encore aujourd'hui
Quand j'ai le sang qui bout
Quand je sens que monte l'orage
Je peux hurler jusqu'à ce que les loups 
Viennent me lécher le visage
 
Je savais lire les marques du temps
Sur les écorces des arbres
Je savais compter les éclats de marbre
Sur la peau des serpents
Ça faisait des milliers, des millions d'années
Que c'était suffisant
Ils sont quand même venus chercher mes enfants
Pour leur écoles fédérales
 
Ce soir je marche
Comme avant, nous marchions
Comme quand la lune était large
Au bord du lac, au bord du lac Huron
 
On m'a fait vivre pour d'autres règles
On m'a fait suivre d'autres lois
On m'a dit "petit le vent ne se lève pas
Sur les plumes des aigles"
Je ne sais plus reconnaître tes empreintes
Ni dessiner mes discours
J'pourrais même plus t'écrire des phrases d'amour
Sur ma figure peinte
 
Ce soir je marche
Comme avant, nous marchions
Comme quand la lune était large
Au bord du lac, au bord du 

la Huron

 
Le monde a tourné trop vite
Il t'a emporté tout droit
T'as pas eu le temps de prendre
Tes racines avec toi
Le jour où tu trouveras que ton histoire
Est trop jeune
Y'aura plus personne dans l'Indian Reservation
 
On a vu tomber aux pieds des visages pâles
Le dernier caribou
Pendant qu'épuisé, il rêvait debout
Contre les murs de toiles
Je ne sais même pas ce que peuvent en penser
Les grands manitous
Quand la nuit tombe, je perds mon chemin
Dans toutes ces nouvelles étoiles
 
Ce soir je marche
Comme avant, nous marchions
Comme quand la lune était large
Au bord du lac, au bord du lac Huron
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Lisa nos barques en papier
Dans le grand bassin bleu
Tes premiers pinceaux de noir pour les yeux
Tu disais souvent "on vivra ailleurs"
 
Je courais me cacher
Quand je voulais que tu pleures
Quelques hommes jouent encore
Comme des enfants cruels
Ce soir Odessa s'endort sous le ciel
 
Lisa c'est partout les mêmes
Les fumées des avions
T'es juste du mauvais côté de l'horizon
Les seuls trains qui partent
Sont des trains de banlieue
T'as beau tendre tes mains
Y'a tout ce vide au milieu
Et tes chansons retombent
Aux pianos des hôtels
Pendant qu'Odessa s'endort sous le ciel
 
Il me reste le nom que tu portes
J'imagine le son de ta voix
Un beau jour c'est certain tu t'envoleras
 
Lisa des soldats surveillent
Les camions de courrier
Tes mots en reviennent tout déshabillés
Quelques hommes jouent encore
Comme des enfants cruels
Sans doute Odessa s'endort sous le ciel
 
Il me reste le nom que tu portes
J'imagine le son de ta voix
Un beau jour c'est certain tu t'envoleras
 
Lisa, accrochée aux ailes
Des oiseaux dissidents
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Hey Docteur, j'ai déjà pas mal
De tours au compteur
Pas mal d'années derrière
J'aimerais faire moins que mon âge
Est-ce que tu peux faire un peu de ménage
Sur la peau de mon visage?
 
Faut que t'effaces
Toutes ces traces
Creusées sur ma figure
Trempe mon coeur dans le ciment
Mes cheveux dans la peinture
Je ne sortirai plus jamais
Sans plusieurs couches de fourrure
Ma famille a de l'argent....Docteur
 
Hey Sorcier
Pourquoi sommes-nous fiers comme des rochers
Fragiles comme du verre?
Ce temps qui passe et moi qui passe avec
Je prends ça comme un échec
 
Faut que tu effaces
Toutes ces traces
Creusées sur ma figure
Trempe mon coeur dans le ciment
Mes cheveux dans la peinture
Je ne sortirai plus jamais
Sans plusieurs couches de fourrure
Ma famille a de l'argent....Docteur
 
On est tous pareils
Il est pour moi le soleil
On est tous les mêmes
C'est moi que j'aime
 
Faut que tu effaces
Toutes ces traces
Creusées sur ma figure
Trempe mon coeur dans le ciment
Mes cheveux dans la peinture
Je ne sortirai plus jamais
Sans plusieurs couches de fourrure
Ma famille a de l'argent....Docteur
Paroles: Francis Cabrel-J.P.Buccolo Musique: Francis Cabrel ©

 
Comme l'enfant des îles
Avec rien sur la peau
Qui regarde tranquille
Croiser les paquebots
Tu descends tu t'approches
T'as l'argent dans les poches
Tu le prends en photo
 
Au retour du voyage
Dans les coins du salon
Tu retrouves son visage
Sur des bouts de carton
Dans des boîtes à chaussures
Au milieu des factures
Et des billets d'avion
 
Toi t'as l'argent, lui le soleil
Il a tout son temps toi t'as ton appareil
Tu ramènes des images
Des photos de voyages
Tu crois que t'es heureux pareil
 
T'as tes repas d'affaires
Et tes nuits de travail
Il est assis par terre
Les cheveux jusqu'à la taille
Il répare sa nasse
Pour les poissons qui passent
La barrière de corail
 
Toi t'as l'argent, lui le soleil
Il a tout son temps toi t'as ton appareil
Tu ramènes des images
Des photos de voyages
Tu crois que t'es heureux pareil
 
C'était à peine croyable
Tous ces insectes partout
Ces chambres pleines de sable
Ces femmes à peine debout
 
Dans le fond de ta ville
T'as remis ton manteau
Quelque fois ça descend
Quinze en dessous de zéro
Sur le bord de sa case
Que la chaleur écrase
Il boit le lait de coco
 
Toi t'as l'argent, lui le soleil
Il a tout son temps toi t'as ton appareil
Tu ramènes des images
Des photos de voyages
Tu crois que t'es heureux pareil
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

Il faudra leur dire

(à venir)

SARBACANE

 
Tu voudrais qu'elle t'aime
T'as changé tes manières,
Tu prends des allures mondaines,
Tu racontes seulement
Tes voyages en première, en première.
 
Tu veux qu'elle t'estime,
Tu sors tes plus belles lectures,
T'as vu des centaines de films,
T'expliques d'où viennent
Ces tapis sur le mur, sur le mur.
 
Et y'a une heure où va retentir ... Ie signal.
 
Tu voudrais qu'elle rêve,
Tu gardes un petit doigt en l'air,
Tu parles de décalages horaires,
De plages blanches
À l'autre bout de la terre, de la terre.
 
(ou)Pourquoi pas Venise,
Quand les fontaines s'allument,
En dessous des lumières grises,
On pourrait danser
Sur le bord des lagunes, des lagunes.
 
Et y'a une heure où va retentir ... le signal,
Un moment où tu vas t'sentir...
Animal, animal, animal,
Animal, animal
 
Celui qui attend sous le déluge,
Qui couche contre la porte,
Celui qui crie, qui hurle
Jusqu'à ce que tu sortes,
Qui t'aime dans la voiture,
Qui court quand tu appelles,
Qui pleure, qui pleure, qui pleure
«Mon Dieu que les femmes sont belles»
«Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu.....
«Que les femmes sont...»
 
Tu voudrais qu'elle danse,
Qu'il y ait des fleurs partout par terre,
Et dans le grand silence,
Tu te sens capable de marcher sur la mer,
Sur la mer.
 
Tu voudrais qu'elle t'aime,
Tu sors tes plus belles lectures,
Et t'en oublies certaines,
Comme ces filles à plat posées sur tes murs,
Sur tes murs.
Et y'a une heure où va retentir...
Le signal,
Un moment où tu vas t'sentir...
Animal,animal,animal,
Animal,animal.
 
Animal,
le signal,
le signal,
animal ....
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle te fera changer la course des nuages,
Balayer tes projets, vieillir bien avant l'âge,
Tu la perdras cent fois
Dans les vapeurs des ports,
C'est écrit...
 
Elle rentrera blessée
Dans les parfums d'un autre,
Tu t'entendras hurler
«Que les diables l'emportent»,
Elle voudra que tu pardonnes,
Et tu pardonneras,
C'est écrit...
 
Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Et toi, tu cherches et tu cours.
 
Tu prieras jusqu'aux heures
Ou personne n'écoute,
Tu videras tous les bars
Qu'elle mettra sur ta route,
T'en passeras des nuits
A regarder dehors.
C'est écrit...
 
Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Et toi, tu cherches et tu cours,
Mais y'a pas d'amours sans histoires.
Et tu rêves, tu rêves...
 
Qu'est-ce qu'elle aime, qu'est-ce qu'elle veut ?
Et ces ombres qu'elle te dessine
Autour des yeux ?
Qu'est-ce qu'elle aime ?
 
Qu'est-ce qu'elle rêve, qui elle voit ?
Et ces cordes qu'elle t'enroule autour des bras?
Qu'est-ce qu'elle rêve ?
 
Je t'écouterai me dire ses soupirs,
Ses dentelles,
Qu'à bien y réfléchir
Elle n'est plus vraiment belle,
Que t'es déjà passé
Par des moments plus forts,
Depuis ...
 
Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour,
Elle danse derrière les brouillards
Tu cherches et tu cours,
Mais y'a pas d'amours sans histoires
Oh tu rêves, tu rêves...
 
Elle n'en sort plus de ta mémoire
Elle danse derrière les brouillards
Et moi j'ai vécu la même histoire
Depuis je compte les jours...
Depuis je compte les jours...
Depuis je compte les jours...
Francis Cabrel-R.Secco/M.Françoise ©

 
On croyait savoir tout sur l'amour 
Depuis toujours
Nos corps par coeur et nos coeurs 
Au chaud dans le velours
Et puis te voilà bout de femme,
Comme soufflée d'une sarbacane
Le ciel a même un autre éclat
Depuis toi
 
Les hommes poursuivent ce temps 
Qui court depuis toujours,
Voilà que t'arrives 
Et que tout s'éclaire sur ton parcours
Pendue à mon cou, comme une liane
Comme le roseau d'une sarbacane
Le ciel s'est ouvert par endroits,
Depuis toi
 
Pas besoin de phrases ni de longs discours,
Ça change tout dedans, ça change tout autour
 
Finis les matins paupières en panne
Lourdes comme des bouteilles de butane
J'ai presque plus ma tête à moi,
Depuis toi
 
Pas besoin de faire de trop longs discours,
Ça change tout dedans, ça change tout autour,
Pourvu que jamais tu ne t'éloignes,
Plus loin qu'un jet de sarbacane,
J'ai presque plus ma tête à moi,
Depuis toi
 
Alors te voilà bout de femme,
Comme soufflée d'une sarbacane
Le ciel s'est ouvert par endroits,
Depuis toi
Oh depuis toi...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Elle était déjà là bien avant
Que les camions ne viennent,
Elle tournait comme une enfant,
Une poupée derrière la scène.
C'était facile de lui parler,
On a échangé quelques mots,
Je lui ai donné mon passe
Pour qu'elle puisse entrer voir le show.
 
Elle s'est assise à côté de moi
Sur des caisses de bière,
Pendant que je mixais lé son pour le groupe, 
Sur la scène en arrière,
Elle les fixait à s'en brûler la peau,
Moi, je la trouvais tellement belle,
Après le dernier morceau,
Le batteur est parti avec elle.
 
Oh Rosie, tout est blanc,
Tes yeux m'éclairent,
De t'avoir eue un instant,
J'étais tellement fier,
Tout ce qu'il me reste à présent,
L'envie de tout foutre en l'air,
Et de recommencer la nuit...
 
....Rosie.
 
Je suppose j'aurais dû deviner,
Qu'elle venait pour les stars,
Et m'empêcher de l'imaginer
Dans mes bras plus tard,
Depuis tout le temps que j'en tremble,
Ce soir quand même j'ai compris,
Faut pas dire à qui je ressemble,
Faut dire qui je suis.
 
Oh Rosie, tout est blanc,
Tes yeux m'éclairent,
De t'avoir eue un instant,
J'étais tellement fier,
Tout ce qu'il me reste à présent,
L'envie de tout foutre en l'air, 
Et de recommencer la nuit... 
Recommencer la nuit...
Rosie... Rosie...Rosie...Rosie
Jackson Browne/D.Miller/adaptation française Francis Cabrel ©

 
Tout le monde y pense,
Les hommes, les anges, les vautours,
Y'a plus de distances,
Personne qu'y ait les bras trop courts,
Tout le monde espère,
Même à l'arrière des arrière-cours,
Tout le monde veut son billet retour,
D'amour, d'amour, d'amour, d'amour.
 
Son éclat de chance,
celui qui vous brûle, vous inonde,
Mais le ciel s'en balance,
Puisqu'il n’y en a pas pour tout le monde,
Y'a des gens plein les urgences,
Sous les lumières des abat-jour,
Qui attendent leur billet retour,
D'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
 
Ces anges qui dansent,
Sur ces pistes trempées d'alcools,
Dans ces caves immenses,
Les cheveux collés aux épaules,
S'envolent en silence,
Et s'éparpillent au petit jour,
En cherchant des billets retour,
D'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
 
Ces femmes qui s'avancent,
En tenant au bout de leurs bras,
Ces enfants qui lancent,
Des pierres vers les soldats,
C'est perdu d'avance,
Les cailloux sur des casques lourds,
Tout ça pour des billets retour,
D'amour, d'amour, d'amour, d'amour...
 
Les hommes, les anges, les vautours...
Personne qui ait les bras trop courts...
Tout le monde y pense...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
J'aimerais que le temps s'accélère,
Qu'il efface toutes nos scènes de guerre,
Et que cette histoire recommence.
 
Y'a bien des nageurs qui reviennent,
Y'a bien des forêts qui s'éteignent,
Y'a bien des étoiles qui avancent.
 
Toi, je sais que tu danses.
Je sais que tu danses.
 
Je vois dans mes nuits écarlates,
Des diables et des dieux qui se battent,
Devant tes cheveux qui se balancent.
 
Pendant que mes forces s'évaporent,
Pendant que mes mains cherchent ton corps,
Dans toute l'épaisseur du silence.
 
Je sais que tu danses.
Je sais que tu danses.
 
Je vois ton image partout,
Des croix sur les endroits où,
Depuis ton parfum se balance.
 
Je vois ton image partout...
 
Je ferai de mon mieux pour sourire
Je baisserai les yeux pour te dire,
Combien les hivers sont immenses.
 
Sans que tu prononces une parole,
Sans même que tes pieds touchent le sol.
Quand tu reviendras si t'y penses.
 
J'aimerais que tu danses.
J'aimerais que tu danses.
 
Y'aura ton image partout,
Des croix sur les endroits où,
Depuis ton parfum se balance. 
 
Y'aura ton image partout...
 
Y'aura ton image partout, 
Des croix sur les endroits où,
Je vois ton corps en transparence.
 
Y'aura ton image partout...
Y'aura ton image partout...
Francis Cabrel-J-P Buccolo/F.Cabrel ©

 
Des milliers d'hommes d'affaires,
Le nez dans le journal,
Rien d'autre à faire,
Essayer de trouver ça normal,
J'ai pas de costume sombre,
J'ai pas de conversation,
Et puis, j'ai peur de l'avion...
 
Bienvenue dans le piège,
Une voix de velours,
Qui dit, «sous votre siège
La veste de secours.»
Faut qu'il y en ait un qui tombe,
C'est peut être le bon,
J'ai peur de l'avion
 
Tous les bruits sont bizarres,
Toutes les odeurs suspectes
Même couché dans le couloir,
Je veux qu'on me respecte
 
J'aimerais faire comme tout l'monde,
Trouver ça naturel,
D'être expulsé d'une fronde,
Jusqu'au milieu du ciel.
Qu'elle parait minuscule
Cette piste en béton,
J'ai peur de l'avion
 
Si jamais on se pose,
Ailleurs que dans les branches,
Je propose de suivre
Toutes les messes de dimanche,
Je jure que je rentre à pied à la maison,
Y'a rien à faire, rien à faire,
J'ai peur de l'avion
Peur de l'avion... 
Peur de l'avion... 
Peur de l'avion... 
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 

 
J'ai dû dormir debout,
Pas un mot, pas un geste,
L'homme qui pouvait sauver l'amour
Est parti sans laisser d'adresse.
Quelque part au ciel,
J'attends des nouvelles,
Mais les étoiles sont floues.
 
Il tombe autant de pluie
Que tout l'amour qu'il mérite,
L'homme qui courait après Lucie
Est parti quand même un peu vite.
Dans les mauvaises fables,
Dans les vents de sable,
Le diable est partout.
 
J'ai dû dormir debout.
...Dormir debout.
 
C'est une histoire de fous,
Tout ce vide que tu laisses,
L'homme qui pouvait sauver l'amour
Est parti sans laisser d'adresse.
Au ciel quelque part, difficile à voir,
quand t'es K.O debout..
 
Des millions de lumières,
Accrochées aux barrières,
De ce temps qui gâche tout,
Comme des signaux pour lui dire,
Qu'y a déjà des rivières,
Au milieu des déserts,
Et des champs de cailloux,
Et qu'on lui garde surtout,
Et qu'on lui garde surtout,
Sa place au milieu de nous,
 
...Au milieu de nous... 
 
Juste au milieu de nous,
Pour tout le temps qu'il nous reste,
L'homme qui pouvait sauver l'amour
Est parti sans laisser d'adresse.
Depuis le fond du ciel,
Jusqu'aux murs des hôtels,
Les étoiles sont floues.
J'ai dû dormir debout.
...Dormir debout...
J'ai dû dormir debout.
...Dormir debout...
J'ai dû dormir!
...Debout...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Pleure pas petite sirène,
La ville dort encore,
Ton histoire commence à peine.
 
Pleure pas petite sirène,
Le jour attend dehors,
Dans les brumes des fontaines.
 
Ce matin est si clair,
Ce silence est si doux,
Des paroles d'hommes flottent dans l'air,
Tout le monde a rendez-vous.
 
La nuit est passée toute entière,
Creusée sur nos joues.
Tu déchires tout d'un trait de lumière,
Et c'est la vie tout à coup... La vie tout à coup.
 
Pleure pas petite sirène,
La ville dort encore,
Ton histoire commence à peine.
 
Pleure pas petite sirène,
Le jour attend dehors,
Dans les brumes des fontaines.
 
Ça se voit que tu viens de chez les anges
T'es belle comme tout.
Ça se voit que nos manières te dérangent,
Et ces lumières partout.
 
Tous ces fantômes qui te touchent,
Ces mains qui te secouent,
Cette bouffée d'air froid dans ta bouche.
 
C'est la vie tout à coup... La vie tout à coup.
 
Pleure pas petite sirène,
La ville dort encore,
Ton histoire commence à peine.
 
Pleure pas petite sirène,
Le jour attend dehors,
Dans les brumes des fontaines.
 
Voilà que tu viens comme une reine,
Juste à la pointe du jour,
Avec dans son écho de porcelaine,
Ton appel au secours.
 
Comme un signal pour que s'égraine,
Ce temps qui s'enfuit à son tour,
D'abord les heures, les jours, les semaines,
Et puis les années d'amour...
Les années d'amour.
 
Pleure pas petite sirène,
La ville dort encore,
Ton histoire commence à peine.
 
Pleure pas petite sirène,
Le jour attend dehors,
dans les brumes des fontaines.
 
Pleure pas petite sirène...
 
Pleure pas petite sirène, 
Le jour attend dehors,
Dans les brumes des fontaines.
Parole et musique: Francis Cabrel ©

 
Pour elle le pas des ballerines,
Pour moi le vol noir des corbeaux.
Pour elle le turquoise des piscines,
Pour moi la rouille des barreaux.
 
J'ai donné dix ans de ma vie,
Pour ses yeux clairs comme de l'eau,
J'ai jamais vu de ballerines,
Sur la paille des cachots.
 
Chez elle le cuir des limousines,
Et des sourdines aux pianos,
Et chez moi, le vacarme des cantines,
Le souffle des bourreaux.
 
J'ai donné dix ans de ma vie,
Pour ses yeux clairs comme de l'eau
Pour cette veilleuse
Qui suit mes doigts sur la photo.
 
Y'a un homme qui tombe
Les yeux dans la rigole,
Dans la rue principale,
Les lumières qui tournent,
Les jurés me regardent,
Il va falloir que je parle.
La lame est dans ma poche,
Si c'est elle que t'aimes,
Il faut que tu le fasses.
Les lumières s'approchent,
Le cri des sirènes
Mais c'était une impasse.
 
Et tout le temps que ca dure...
 
...Oh tout le temps que ça dure...
 
...Tout le temps que ca dure.
Les amitiés bizarres et les livres pornos.
 
Dedans, l'eau noire des machines,
Les odeurs de caniveaux,
Et dehors le soleil médecine
Aux crinières des chevaux.
 
J'ai donné dix ans de ma vie,
Pour ses yeux clairs comme de l'eau
Elle m'aime encore, elle m'a écrit,
Je change d'air bientôt...
 
Elle m'aime encore, elle m'a écrit,
Je change d'air bientôt...
 
Elle m'aime encore...
 
Elle m'aime encore...
 
Elle m'aime encore...
 
Elle m'aime encore...
 
Elle m'aime encore...
Parole et musique: Francis Cabrel ©

D’UNE OMBRE A L’AUTRE

Reprises de chansons

 

SAMEDI SOIR SUR

LA TERRE

 
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir;
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour
J'ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
 
Dans les premiers moments j'ai cru
Qu'il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l'avoir
Cette danseuse ridicule...
 
Est-ce que ce monde est sérieux?
 
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus!
Je vais l'attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
 
Est-ce que ce monde est sérieux?
 
J'en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m'incline
Ils sortent d'où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier?
J'ai jamais appris à me battre
Contres des poupées
 
Sentir le sable sous ma tête
C'est fou comme ça peut faire du bien
J'ai prié pour que tout s'arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu'on puisse autant
S'amuser autour d'une tombe
 
Est-ce que ce monde est sérieux?
Est-ce que ce monde est sérieux?...
 
Si, si hombre, hombre
Baila baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otras vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga
Venga, venga a bailar...
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Si j'ai bien toute ma mémoire
Disait Dieu dans un coin du ciel
J'avais commencé une histoire
Sur une planète nouvelle, toute bleue
Bleue, pour ne pas qu'on la confonde
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
 
J'y avais mis des gens de passage
J'avais mélangé les couleurs
Je leur avais appris le partage
Ils avaient répété par coeur
"Toujours"! tous toujours dans la même ronde
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
 
Je me souviens d'avoir dit aux hommes
Pour chaque fille une colline de fleurs
Puis j'ai planté des arbres à pommes
Où tout le monde a mordu de bon coeur
Et partout, partout des rivières profondes
Je vais aller m'asseoir sur le rebord du monde
Voir ce que les hommes en ont fait
 
Soudain toute la ville s'arrête
Il paraît que les fleuves ont grossi
Les enfants s'approchent, s'inquiètent
Et demandent "pourquoi tous ces bruits?"
Sans doute, Dieu et sa barbe blonde
Dieu qui s'est assis sur le rebord du monde
Et qui pleure de le voir tel qu'il est!
 
Dieu qui s'est assis sur le rebord du monde
Et qui pleure de le voir tel qu'il est.
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Le soir tombait de tout son poids
Au dessus de la rivière
Je rangeais mes cannes
On ne voyait plus que du feu
Je l'ai vu s'approcher
La tête ailleurs dans ses prières
Il m'a semblé voir trop briller ses yeux
 
Je lui ai dit
Si tu pleures pour un garçon
Tu seras pas la dernière
Souvent, les poissons sont bien plus affectueux
Va faire un petit tour, respire le grand air!
Après, je te parlerai de l'amour
Si je me souviens un peu
 
Elle m'a dit
Elle a dit justement c'est ce que je voudrais savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
C'est un mauvais rêve, oublie-le!
Tes rêves sont toujours trop clairs ou trop noirs
Alors, viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
Viens t'asseoir
 
Je lui ai dit
Le monde est pourtant pas si loin
On voit les lumières
Et la terre peut faire
Tous les bruits qu'elle veut
Y'a sûrement quelqu'un qui écoute
Là-haut dans l'univers
Peut-être tu demandes plus qu'il ne peut?
 
Elle m'a dit
Elle a dit justement c'est ce que je voudrais savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
C'est un mauvais rêve, oublie-le!
Tes rêves sont toujours trop clairs ou trop noirs
Alors, viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
Viens t'asseoir
 
Elle m'a dit
Finalement, je brûle de tout savoir
Et j'ai dit viens t'asseoir dans la cabane du pêcheur
Y'a sûrement de la place pour deux!
Cette route ne mène nulle part
Alors... viens faire toi-même le mélange des couleurs
Sur les murs de la cabane du pêcheur
On va comparer nos malheurs
Là, dans la cabane du pêcheur
Partager un peu de chaleur
Là, dans la cabane du pêcheur
Moi, j'attends que le monde soit meilleur
Là, dans la cabane du pêcheur
Paroles: Francis Cabrel Musique: J.P. Buccole et F. Cabrel ©

 
Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelle que soit la fumée
Quelle que soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine
 
Il s'installe, il regarde partout
Il prépare ses phrases
Comme elle s'est avancée un peu
D'un coup leurs regards se croisent
Après c'est une histoire normale
Le verre qu'elle accepte, les sourires qu'il étale
En s'approchant un peu, il voit les ombres fines
Dans ses yeux de figurine
 
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
 
Ils se parlent, ils se frôlent, ils savent bien
Qu'il va falloir qu'ils sortent
Ils sont obligés de se toucher
Tellement la musique est forte
Après, c'est juste une aventure
Qui commence sur le siège arrière d'une voiture
Il voit les ombres bleues
Que le désir dessine
A son front de figurine
 
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
 
Pas la peine d'être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c'était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre.
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Mon enfant, nue sur les galets,
Le vent dans tes cheveux défaits,
Comme un printemps sur mon trajet,
Un diamant tombé d'un coffret.
 
Seule la lumière pourrait
Défaire nos repères secrets
Où mes doigts pris sur tes poignets,
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai...
 
Quoi que tu fasses, l'amour est partout ou tu regardes
Dans les moindres recoins de l'espace,
Dans le moindre rêve ou tu t'attardes
L'amour, comme s'il en pleuvait,
Nu sur les galets...
 
Le ciel prétend qu'il te connait
Il est si beau c'est sûrement vrai.
Lui qui s'approche jamais
Je l'ai vu pris dans tes filets.
 
Le monde a tellement de regrets
Tellement de choses qu'on promet.
Une seule pour laquelle je suis fait 
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai...
 
Quoi que tu fasses, l'amour est partout ou tu regardes,
Dans les moindres recoins de l'espace,
Dans le moindre rêve ou tu t'attardes.
L'amour, comme s'il en pleuvait,
Nu sur les galets...
 
On s'envolera du même quai
Les yeux dans les mêmes reflets,
Pour cette vie et celle d'après
Tu seras mon unique projet.
 
Je m'en irai poser tes portraits
A tous les plafonds de tous les palais,
Sur tous les murs que je trouverai
Et juste au-dessous j'écrirai
 
Que seule la lumière pourrait...
 
Et mes doigts pris sur tes poignets,
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai....
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
J'ai rapproché les coussins
J'ai mis quelques fleurs autour
J'ai fabriqué un écrin
Avec du mauvais velours
Il me restait du parfum, du parfum
Quelques bougies de secours
On va se cacher dans un coin
Un linge sur l'abat-jour
 
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable!
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
 
En bas, y'a plein de gamins
Pleins de ballons dans la cour
Ca crie du soir au matin
C'est presque à devenir sourd
Je vais la couvrir de dessins...
De tes seins
Cette cité sans retour
Le futur est tellement loin
Le présent tellement lourd
 
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable!
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
 
Ailleurs, j'aurai du travail, du labeur
Je redeviendrai fréquentable
Ailleurs, pour quelques jours, quelques heures
Leur montrer que j'en suis capable
 
J'ai rien à faire de mes mains
Rien à faire des discours
J'ai pas la chance de certains
J'ai tiré le mauvais parcours
Mais, j'ai rapproché les coussins
Et j'ai mis quelques fleurs autour
On va se cacher dans un coin
Un linge sur l'abat-jour
 
T'es tout ce qu'il me reste, l'amour
Dehors c'est insupportable!
Emmène-moi ailleurs
Loin des vidanges du diable, ailleurs
Loin des vidanges du diable
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
L'arbre va tomber
Les branches sallissaient les murs
Rien ne doit rester
Le monsieur veut garer sa voiture
Nous, on l'avait griffé
Juste pour mettre des flèches et des coeurs
Mais l'arbre va tomber
Le monde regarde ailleurs
 
L'arbre va tomber
Ca fera de la place au carrefour
L'homme est décidé
Et l'homme est le plus fort, toujours
C'est pas compliqué
Ca va pas lui prendre longtemps
Tout faire dégringoler
L'arbre avec les oiseaux dedans!
 
Y'avait pourtant tellement de gens
Qui s'y abritaient
Et tellement qui s'y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
 
L'arbre va tomber
L'homme veut mesurer sa force
Et l'homme est décidé
La lame est déjà sur l'écorce
 
Y'avait pourtant tellement de gens
Qui s'y abritaient
Et tellement qui s'y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d'arbre à coucher dehors
 
L'arbre va tomber
On se le partage déjà
Y'a rien à regretter
C'était juste un morceau de bois
Un bout de forêt
Avancé trop près des maisons
Et pendant qu'on parlait
L'arbre est tombé pour de bon!
 
Y'avait pourtant tellement de gens
Qui s'y abritaient
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
T'as dû en voir passer
Des cortèges de paumés
Des orages, des météores
Et toutes ces nuits d'hiver
Quand les averses tombaient
 
Une vie d'arbre à coucher dehors
A perdre le nord
A coucher dehors
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y'aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
 
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
 
Il y aura certainement,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides qui traînent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
 
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
 
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennent
Et des nuages pris sur les antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
 
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
 
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
La voiture avançait
Dans la pénombre humide
L'homme avait choisi son quartier
Un carillon sonnait
Pour dire que la nuit se termine
Pour un fêtard
Il est trop tôt pour rentrer
 
La nuit a été chaude
En alcools, en farines légères
Ces gens-là ont tout ce qu'ils veulent
Mais lui, il s'était inventé
Un jeu supplémentaire
Surtout, surtout
Ne jamais rentrer seul
 
C'est pas un jeu précis
C'est plutôt son envie de plaire
Quelque chose comme passer du bon temps
C'est pour ça qu'il a choisi
Ce quartier ordinaire
Cette fin de nuit parmi les pauvres gens
Lui, c'est un noceur, un dandy, un rouleur
 
La première fille qu'il croise
Il sait qu'il doit faire vite
Alors, il lui sourit pour ne pas qu'elle s'inquiète
Une sorte de jazz monte
Comme il baisse la vitre
Elle n'a même pas tourné la tête...
 
Il reste un bar ouvert
Où quelques soûlards se cramponnent
Et où la serveuse ne s'étonne de rien
Il laisse la voiture devant
Il est sûr que ça l'impressionne
Mas elle a répondu en retirant sa main
 
Elle a dit: no sir, no sir
La vie a fait de toi un dandy, un rouleur
T'avances comme au volant d'un cargo, d'un croiseur
J'aime pas comme tu claques des doigts
 
Elle a dit: no sir, no sir
T'es tombé du côté des nantis, des menteurs
Dans ta poitrine j'entends le battement d'un compteur
Faut pas que tu comptes sur moi
 
On n'a pas la vie facile
Hey, mais on a tout ce qu'il faut
On a rangé les évangiles
On ne fera plus de cadeau
 
On voit venir le jour
C'est comme la chance qui nous quitte
Il faut partir avant que tout se complique
Dans cette chasse à cour
Y'a quand même une limite
Celle de rentrer avant que ne s'éteigne l'éclairage public
 
Il revient chez lui
Le portail électrique
Les allées de graviers entre les massifs de fleurs
Faire un peu de café
Mettre un peu de musique
Oublier ce que cette fille lui disait tout à l'heure...
 
Quand elle parlait d'un noceur... d'un noceur
La fille a parlé de... noceur...
Et puis elle a parlé de dandy, de rouleur
Et aussi de cargo, de croiseur,
De gens qui claquent des doigts
 
Elle a dit: no sir, no sir
Dans ta poitrine j'entends le battement d'un compteur
Il faut pas que tu comptes sur moi
Elle a dit: no sir, no sir
La vie a fait de toi un dandy, un rouleur
Tu penses comme au volant d'un cargo, d'un croiseur
J'aime pas comme tu claques des doigts
Paroles et musique: Francis Cabrel ©

 
Tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé, d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
 
Quelques vestes froissées
Quelques cartons en morceaux
Dans les brouillards huileux de la nuit
Juste nos corps frileux endormis
Sur quelques vestes froissées
 
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
 
Voir les trains s'éloigner
Les plafonds chargés de bijoux
Et tous ces gens attablés, heureux
Et nous, sur les bas-côtés, fiévreux
De voir les trains s'éloigner
 
Quelquefois les enfants demandent
Comment fait-on pour finir ici
Sans doute, je dormais sur une feuille
Et l'automne m'a surpris!
 
J'avais des rêves pourtant
J'avais des rêves
J'avais des rêves pourtant
 
Mais tôt ou tard s'en aller
Par les ruisseaux devant nous
Jusqu'au milieu d'une mer quelconque
Sur le pont brisé d'une jonque
On va tôt ou tard s'en aller
Tôt ou tard s'en aller
Paroles et musique: Francis Cabrel ©
HORS-SAISON

 
Pendant qu'on se promène
L'enfant pour cinq francs la semaine
vient broder des survêts
Pour l'homme blanc qui golfe en voiturette
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
 
Porter secours c'est défendu
Le monde autour est sourd, bien entendu
 
Chercheur contre nature
Truqueur, sur l'honneur qui jure
Faut pas que ça vous inquiète
J'ai bien connu l'animal mort dans votre assiette
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
 
Porter secours c'est défendu
Le monde autour est sourd, bien entendu
 
Tricheur à la tribune
Menteur amassant la fortune
Grimpeur dans la tempête
Rien que des doses d'eau claire au fond de la musette
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
 
Pas de témoin une fois de plus
Le monde autour est sourd, bien entendu
 
Cendrillon tombée d'un coin du Sahel
perdue
Sur un bout de papier me lance un appel
et dessus
elle dit "c'est où exactement
c'est où exactement 

la Tour

de Babel"
 
Monsieur sort de l'église
Heureux que les hommes fraternisent
Son fils qui lui fait la tête
Et lui qui court acheter le fusil et les fléchettes
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
 
Porter secours c'est défendu
Le monde autour est sourd, bien entendu
Pendant qu'on se promène
L'enfant pour cinq francs la semaine
 
Chercheur contre nature
Bien caché derrière sa devanture
 
Tricheur à la tribune
Et nous, tous les applaudir
Comme la lune
Comme la lune...
 
 
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Cent ans dans la peau de l'esclave
Et juste après cent ans de plus
Chercher des miettes sous les tables
Avant que les blancs ne marchent dessus
Dormir sur des paquets de planches
Chanter seulement le dimanche
 
Tu vois la femme noire
Dans le rôle de la bonne
Avec tout à côté
Tout tordu son bonhomme
 
Après ça, faut pas que tu t'étonnes
 
C'est Eux qui ont fait
Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton
Howlin' Wolf et Blind Lemon
 
Bien rouge le sang de l'Afrique
Sur la jolie fleur du coton
La toute nouvelle Amérique
La belle démocratie "Welcome"
Bateaux déportant les villages
Au bout de l'immense voyage
Gravé dans la mémoire
Pour des années-lumière
Chaque larme d'ivoire
Chaque collier de fer
 
Après ça, faut pas que tu t'étonnes
 
C'est Eux qui ont fait
Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton
Howlin' Wolf et Blind Lemon
 
Toujours plaire aux marchands de fantômes
Elle qu'on achète et lui que l'on donne
Naître avec la peine maximum
Toujours vivant dans ce que nous sommes
Peuple interdit du reste des hommes
Cherchant le bleu de l'ancien royaume
 
Eux qui ont fait, faut pas que ça t'étonnes
 
Son House et Charlie Patton
Blind Blake et Willie Dixon
Ma Rainey et Robert Johnson
Howlin' Wolf et Blind Lemon...
 
Son House et Charlie Patton
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Et voila tout ce que je sais faire
Du vent dans des coffres en bambou
Des pans de ciel pour mettre à tes paupières
Et d'autres pour pendre à ton cou
 
C'est rien que du ciel ordinaire
Du bleu comme on en voit partout
Mais j'y ai mis tout mon savoir-faire
Et toute notre histoire au-dessous
 
Tu vois, c'est presque rien
C'est tellement peu
C'est comme du verre, c'est à peine mieux
Tu vois c'est presque rien...
C'est comme un rêve, comme un jeu
Des pensées prises dans des perles d'eau claire
 
Je t'envoie des journées entières
Des chats posés sur les genoux
Des murs couverts de fleurs que tu préfères
Et de la lumière surtout
 
Rien que des musiques légères
Une source entre deux cailloux
Du linge blanc sur tes années de guerre
C'est tout ce que je sais faire c'est tout...
 
Tu vois, c'est presque rien
C'est tellement peu
C'est comme du verre, c'est à peine mieux
 
Tu vois c'est presque rien...
C'est comme un rêve, comme un jeu
Des pensées prises dans des perles d'eau claire
Doo doo doo doo doo...
 
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Et si on dormait sous les arbres
Le reste du temps
Deux amants posés sur des hardes
Deux débutants
En dessous des cieux qui lézardent
Juste en faire autant...
 
 Tellement de choses ont changé
 
Mieux que tous les palais de marbre
L'or des sultans
Quelques branchages qui nous gardent
Des mauvais vents
Je ferai tout ce qu'il te tarde
L'homme ou l'enfant
 
 Tellement de choses ont changé
 
Dans nos jardins dérangés
Tellement de fleurs allongées, tellement
Sous la lumière orangée
Longtemps nos corps mélangés, longtemps
 
Rien qui mérite qu'on en parle
Rien d'inquiétant
Un miroir pour que tu te fardes
Je t'aime pourtant
Plus personne ne nous regarde
Ni ne nous entend ...
 
Dans nos jardins dérangés
Tellement de fleurs allongées, tellement
Sous la lumière orangée
Longtemps nos corps mélangés, longtemps
 
Pendant que le monde bavarde
À rien d'important
On pourrait dormir sous les arbres
Le reste du temps...
 
Le reste du temps...
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 

 

 
Elle passe
Sans le regarder, elle passe
Lui ça lui glace le dos
Elle est exactement tout ce qu'il lui faut...
Il lui faut
 
Elle laisse
Sans même y penser, elle laisse
Traîner comme un lasso
Quelques parfums où il vient se prendre aussitôt
Aussitôt
 
Il bloque
Les yeux comme des hublots
Et le coeur au-delà du tempo
 
Il fonce
Il part droit sur elle, il fonce
Comme un lanceur de marteau
Après il jongle avec des cercles et des flambeaux
Des flambeaux
 
Il parle
Jusqu'à l'asphyxier
Il parle comme Gable à Garbo
Il prend des poses
Comme les danseurs de tango... de tango
 
Il bloque
Les yeux comme des hublots
En fait... en fait il en fait trop !
 
Y'a soixante-cinq millions d'années
Par un soleil comme aujourd'hui
Un de nos grands-parents faisait
Le beau pour sa nouvelle amie
 
Et lui il reste
Il reste comme collé au carreau
Il dit qu'il l'aime en somme
Et c'est rien de nouveau... rien de nouveau
 
Les yeux comme des hublots
Et le coeur au-delà du tempo
 
Y'a soixante-cinq millions d'années
Par un soleil comme aujourd'hui
Un de nos grands-parents faisait
Le beau pour sa nouvelle amie
 
Il reste
Il reste comme collé au carreau
Il dit qu'il l'aime en somme
Et c'est rien de nouveau... rien de nouveau
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Loin devant
L'horizon encombré
Fais-moi loin devant
Une maison posée
J'entends
Le monde chanter
Sous les arbres penchés
Devant
 
Il descend
Des lumières dorées
Dessine-nous dedans
Dans des habits légers
J'entends
Les colombes jouer
La paix est bien cachée
Dedans
 
Simplement
Après tant et tant de brume
On aura les yeux qui s'allument vraiment...
 vraiment
Forcément
Sous de vrais croissants de lune
Les enfants pourront rêver autrement...
  autrement
 
Loin devant
L'horizon encombré
Fais-moi loin devant
Un chemin, un sentier
Un ruban
Des tables chargées de pain blanc
 
Simplement
Après tant et tant de brume
On aura les yeux qui s'allument vraiment...
  vraiment
Forcément
Comme on n'aura plus de larmes
On verra enfin le monde autrement...
 autrement
 
Loin devant
L'horizon encombré
Fais-moi loin devant
Une maison posée
Je l'entends...
 
Paroles et musique: Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 

 

 

 
Je t'aime depuis toujours
Et je viens seulement te dire
Je t'aime pour longtemps encore
 
Tes mots de velours
Ta peau jusqu'à en éblouir
Mes yeux de chercheur d'or
 
Toutes ces nuits d'hiver
Ces longues, longues journées de pluie
J'en entends parler chez les autres
Moi, quel que soit le ciel
T'es mon éternelle éclaircie depuis toujours
Et je viens seulement te dire
Pour longtemps encore
 
Le monde autour
N'est rien qu'un brumeux souvenir
Rien qu'un lointain décor
 
Comme sur ces horloges
Les mêmes aiguilles, jour et nuit
S'en retournent l'une vers l'autre
Moi comme tu vois
Je retourne vers celle que j'aime depuis toujours
Pour seulement lui dire
Pour longtemps encore
 
Même au bout du monde
C'est le même ciel, le même lit
La même chaleur qui m'entoure
Les mêmes parfums
Ceux qui enveloppent mes nuits depuis toujours
Et je viens seulement te dire
Pour longtemps encore
Je retourne vers celle que j'aime
Depuis toujours
Oh je retourne vers celle que j'aime
Depuis toujours...
Depuis toujours
 
 
 
 
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Il rêvait de noircir des pages
D'écrire des choses nouvelles
Elle, aurait peint des paysages
Et joué du violoncelle
A s'aimer toujours davantage
Ils ont trouvé naturel
Elle, le cambouis des garages
Lui, les produits de vaisselle
 
Elle posait ses doigts sur la carte
Toujours du côté chaleur
De temps en temps faudra qu'on parte
S'embrasser ailleurs
Elle ne voit pas le temps qui passe
Ils prennent tellement à coeur
Ces fins de semaine sur place
Autour d'un bouquet de fleurs...
 
Jamais de cris, de problèmes
Tout le monde peut voir comme ils s'aiment
Ni double fond, ni double jeu
 
Rien que de la lisse surface
Que du collant double face
Fasse le ciel qu'on soit comme eux
 comme eux
 
Ils rêvent d'une chambre tranquille
De quelques jouets au milieu
Qu'importe l'endroit ou le style
Le centre-ville ou la banlieue
De temps en temps faudra qu'on parte
Un jour, il écrira un peu
Elle sait où elle a rangé la carte
Pour les jours où ça ira mieux
 
Jamais de cris, de problèmes
Tout le monde peut voir comme ils s'aiment
Ni double fond, ni double jeu
 
Rien que de la lisse surface
Que du collant double face
Fasse le ciel qu'on soit comme eux
 comme eux
 
 
 
 
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Comme j'arrivais la tête en vrac
Entre ma guitare et mon sac
J'entends, malheureux ne bougez plus
Ne bougez plus
Le prochain pas que vous allez faire
Peut vous mener droit en enfer
Personne ne vous a prévenu
Vous êtes sur Hell nep Avenue
 
Boulevard des papiers qui s'envolent
Le vent y descend droit du pôle
Ca fait des chansons de travers, de travers
Chanteurs aux épaules tombantes
Pris dans les fougères grimpantes
Encore une averse de plus
Sur Hell nep Avenue
 
Quelques mesures de silence
A l'heure où l'autobus s'avance
Aucune fille n'en descend, et le blues reprend
On peut voir se creuser les rides
De ceux qui attendent dans le vide
Il n'y a pas de ciel par-dessus

La Hell

nep Avenue
 
Personne ne vous a prévenu
A cette heure-ci elle viendra plus
Il n'y a pas de ciel par-dessus

La Hell

nep Avenue
 
Avenue du blues, boulevard de personne
On y a vu traîner Robert Johnson
Jusqu'au matin grattant la misère, la misère
Il reste un carré de pelouse
Où quelques silhouettes jalouses
Viennent pour fleurir la statue
Vous êtes sur Hell nep Avenue
 
Tendresse pendue aux pupitres
Rue des fenêtres sans vitres
Combien d'amoureux étendus, étendus
On y a tous chanté une fois
Une fois et puis t'oublies plus

La Hell

nep Avenue...
 
Combien d'amoureux étendus
Tellement, tellement de silhouettes perdues
Encore une averse de plus sur 

la Hell

nep Avenue
Personne ne vous a prévenu
A cette heure-ci elle viendra plus
Il n'y a pas de ciel par-dessus 

la Hell

nep Avenue...
 
 
 
 
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
C'est le silence
Qui se remarque le plus
Les volets roulants tous descendus
De l'herbe ancienne
Dans les bacs à fleurs
Sur les balcons
On doit être hors saison
 
La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide et têtue
Pour quelques ombres perdues
Sous des capuchons
On doit être hors saison
 
Le vent transperce
Ces trop longues avenues
Quelqu'un cherche une adresse inconnue
Et le courrier déborde
Au seuil des pavillons
On doit être hors saison
 
Une ville se fane
Dans les brouillards salés
La colère océane est trop près
Les tourments la condamnent
Aux écrans de fumée
Personne ne s'éloigne du quai
 
On pourrait tout prendre
Les murs, les jardins, les rues
On pourrait mettre
Aux boites aux lettres nos prénoms dessus
Ou bien peut-être un jour
Les gens reviendront
On doit être hors saison
 
La mer quand même
Dans ses rouleaux continue
Son même thème
Sa chanson vide "où es-tu ?"
Tout mon courrier déborde
Au seuil de ton pavillon
On doit être hors saison ...
 
Une ville se fane
Dans les brouillards salés
La colère océane est trop près
Les tourments la condamnent
Aux écrans de fumée
Personne ne s'éloigne du quai
 
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
La belle Debbie debout d'un bond
Au tout début me bouda
Puis elle trouva de bon ton
Que je lui dise vous comme à une diva
J'ôtais ses beaux boutons d'habits
Je mis un vieux CD d'ABBA
Alors, elle s'enhardit
Et Dieu soit loué s'amadoua
 
Elle voulu deux doigts de Bourbon
"Merci ça finit mal quand je bois"
Je me suis mis à faire le gibbon
Elle se tordait comme le boa
Je lui récitais ma leçon
Doux comme un ourson venu pour ça
Puis-je votre peau de bonbon
L'effleurer comme une thumba ?
 
Et j'ajoute pour être tout à fait juste
Ces miroirs où elle se projette
Ces rires auxquels elle est sujette
Et ses jolies mains qui s'agitent
Oh j'ajoute...
 
Je lui récitais du Rimbaud
Elle disait peut-on tomber plus bas
Elle borda ses yeux de charbon
Pour me tendre un bâton de Cuba
Les liqueurs, nous les avons bues
Quand il n'est plus resté de tabac
Elle m'avoua, je revis
Désirez-vous que l'on se revoie ?
 
Et j'ajoute pour être tout à fait juste
Ces miroirs où elle se projette
Ces rires auxquels elle est sujette
Et ses jolies mains qui s'agitent
 
Et j'ajoute pour être tout à fait juste
Ces moments salés où elle me laissa
Ces secrets qu'elle me consacra
Ces formes où je m'étais ancré
Ces cris...
Quand son mari entra
 
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 
Madame X et ses enfants
Tout l'hiver sans chauffage
Caravane pour des gens
Même pas du voyage
Et pourtant comme elle dit
C'est pas elle la plus mal lotie
Elle en connaît qui couche dehors
 Dans les parages
Quand y'a toutes ces voitures de sport
 Dans les garages
 
Madame à savoir comment
Fait deux fois plus que son âge
Elle s'endort avec des gants
Au fond d'un sac de couchage
Et pourtant comme elle dit
C'est pas elle la plus mal lotie
Elle en connaît qui restent
 Accrochés aux grillages
En espérant qu'un camion
 manque le virage
 
C'était un pays charmant
C'était un pays comme il faut
Elle dit, elle dit maintenant
maintenant on prend
Quelques photos des mourants
Au lieu de leur donner de l'eau
Elle dit pas ça méchamment
 Pour l'instant...
 
Madame X et ses enfants
Toujours pas de chauffage
Paroles et musique : Francis Cabrel "Hors saison 1999"

 

Paroles des albums suivants à venir...

ZigZag78

8 juin 2007

Discographie de 1977 à 2007

Les murs de poussière (1977)
les_murs_de_pouss

  • Ma ville
  • Petite Marie
  • Les murs de poussière
  • Je reviens bientôt
  • Imagine toi
  • Je m'étais perdu
  • Madeleine
  • L'instant d'amour
  • Change de docteur
  • Ami
  • Automne (Colchiques dans les prés
  • Les Chemins de traverse (1979)
    les_chem_de_trav

  • Souviens-toi de nous
  • Je l'aime à mourir
  • Les pantins de naphtaline
  • Je rêve
  • Les voisins
  • Les chemins de traverse
  • Une star à sa façon
  • C'était l'hiver
  • Mais le matin
  • Monnaie blues
  • Fragile (1980)

    fragile

  • La dame de Haute-Savoie
  • L'encre de tes yeux
  • De l'autre côté de toi
  • Tros grand maintenant
  • Elle écoute pousser les fleurs
  • Je pense encore à toi
  • Cool papa cool
  • Si tu la croises un jour
  • Le petit gars
  • Plus personne
  • Dernière chanson
  • Carte Postale (1981)
    carte_post

  • Carte postale
  • Même si j'y reste
  • Elle s'en va vivre ailleurs
  • Répondez-moi
  • Ma place dans le trafic
  • Chandelle
  • Comme une madone oubliée
  • Tu es toujours la même
  • Chauffard
  • Je m'ennuie de chez moi
  • qq_de_linterieurQuelqu'un de l'intérieur (1983)

  • Question d'équilibre
  • La fille qui m'accompagne
  • Le temps s'en allait
  • Édition spéciale
  • Saïd et Mohamed
  • L'enfant qui dort
  • Leila et les chasseurs
  • Dame d'un soir
  • Quelqu'un de l'intérieur
  • Les chevaliers cathares
  • Cabrel Public (1984)
    cabrel_public

  • Ma place dans le traffic
  • Les chemins de traverse
  • Petite Marie
  • Répondez-moi
  • L'enfant qui dort
  • Les voisins
  • La fille qui m'accompagne
  • Je pense encore à toi
  • Pas trop de peine
  • Chauffard
  • Carte postale
  • Question d'équilibre
  • L'encre de tes yeux
  • C'était l'hiver
  • La fabrique
  • Je l'aime à mourir
  • Elle écoute pousser les fleurs
  • Saïd et Mohamed
  • Les murs de poussière
  • La dame de Haute-Savoie
  • Photos de voyages (1986)photos_de_voyages

  • Tourner les hélicos
  • L'homme qui marche
  • Qu'est ce que je viens de dire
  • Je te suivrai
  • Gitans
  • Encore et encore
  • Le lac Huron
  • Lisa
  • Docteur
  • Photos de voyages
  • 77-87 (best of)
    77_87

  • Petite Marie
  • Les murs de poussière
  • Je l'aime à mourir
  • C'était l'hiver
  • La dame de Haute-Savoie
  • Je pense encore à toi
  • Il faudra leur dire
  • Question d'équilibre
  • La fille qui m'accompagne
  • Répondez-moi
  • L'encre de tes yeux
  • Encore et encore
  • Je te suivrai
  • L'enfant qui dort
  • Sarbacane (1989)
    sarbacane

  • Animal
  • C'est écrit
  • Sarbacane
  • Rosie
  • Tout le monde y pense
  • Je sais que tu dances
  • J'ai peur de l'avion
  • Dormir debout
  • Petite sirène
  • Le pas des ballerines
  • D'une ombre à l'autre

    CD #1
  • Le pas des ballerines
  • Animal
  • Saïd et Mohamed
  • Petite Marie
  • Tourner les hélicos
  • Les murs de poussière
  • Je te suivrai
  • Le temps s'en allait
  • L'encre de tes yeux
  • Petite sirène
  • Question d'équilibre
  • Qu'est ce que je viens de dire
  • Je sais que tu danses
  • Carte postale
  • Je pense encore à toi
  • CD #2
  • C'est écrit
  • Sarbacane
  • Dormir debout
  • Encore et encore
  • La dame de Haute-Savoie
  • Les chevaliers cathares
  • Je l'aime à mourir
  • Gitans
  • Une star à sa façon
  • Ma place dans le trafic
  • Les murs de poussière
  • La fabrique
  • Lisa
  • Tourner les hélicos
  • CD #3
  • Si tu la croises un jour
  • Petite Marie
  • Je te suivrai
  • Leïla et les chasseurs
  • Tout le monde y pense
  • Chandelle
  • La fille qui m'accompagne
  • Rosie
  • Chauffard
  • C'était l'hiver
  • Dame d'un soir
  • Sarbacane
  • Encore et encore
  • La dame de Haute-Savoie
  • Un samedi soir sur la terre (1994)
    un_samedi_soir

  • La corrida
  • Assis sur le rebord du monde
  • La cabane du pêcheur
  • Samedi soir sur la terre
  • Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
  • Les vidanges du diable
  • L'arbre va tomber
  • Octobre
  • Le noceur
  • Tôt ou tard s'en aller
  • Hors-Saison (1999)
    hors_saison

  • Le monde est sourd (4'24)
  • Cent ans de plus (3'54)
  • Presque rien (4'18)
  • Le reste du temps (3'29)
  • Rien de nouveau (4'04)
  • Loin devant (4'45)
  • Depuis toujours (4'20)
  • Comme eux (4'40)
  • Hell nep avenue (5'45)
  • Hors-saison (4'39)
  • La belle Debbie (4'52)
  • Madame x (2'40)
  • Les beaux dégâts (1999)lesbeauxdegats















  • Les faussaires (4'31)
  • Bonne nouvelle (4'40)
  • Qu'est-ce que t'en dis? (6'06)
  • Le danseur (4'44)
  • Telecaster (4'34)
  • Les gens absents (5'05)
  • Tu me corresponds (4'24)
  • Elles nous regardent (4'51)
  • S'abriter de l'orage (5'37)
  • Tête saoule (3'37)
  • Elle dort (4'35)
  • Je te vois venir (tu pars) (5'09)
  • L'Essentiel (1977-2007)
  • (suite à venir)
  • 7 juin 2007

    Interview de Francis et Dick Rivers

    Pour écouter et voir l'interview de Francis et de Dick Rivers à propos de "Les yeux bleus pleurant sous la pluie", visitez ce lien:

    http://www.dickriverslalbum.com/site.swf

    cliquez sur "Making off" dans le menu général, après l'intro (ou passez l'intro), deuxième colonne - première photo!

    A+, bonne vidéo!

    Publicité
    7 juin 2007

    BIENVENUE SUR MON NOUVEAU SITE

     Cabrel_bann

    Je vais essayer de satisfaire le plus de fans possible mais je viens d'ouvrir ce site qui est donc en construction...Soyez patients, j'y travaille!

    Recommandations:

    - Pas d' insultes
    - Pas de message ou autre à caractère pornographique, pédophile, raciste (sous toutes ses formes)
    - Que vous aimiez ou pas Francis Cabrel, exprimez-vous dans le respect

    ET N' HESITEZ PAS A LAISSER DES COM'S !!! 



     

    12 octobre 2006

    Voyage à Astaffort

    mercredi 11 octobre 2006
    De retour des Rencontres d'Astaffort
    Merveilleux voyage multi-culturel que furent ces Rencontres... Un voyage que, comme l'arc-en-ciel,  le mélange de couleurs rend si beau... Des chansons aux répertoires, aux styles variés et surprenants mais si agréables à écouter. Se laisser bercer par une chanson ou une mélodie, réagir à la joie ou à la fureur d'une autre, ou encore accompagner ces chants de battements enjoués de mains et de coeur.
    Des rencontres inoubliables de cultures  différentes qui font la variété et la richesse de nos connaissances. Mieux vaut connaître un peu de tout que de tout savoir sur peu de choses... c'est ma philosophie... Je me sens plus riche aujourd'hui encore par ces petits trésors récoltés durant ces deux jours, mon coeur est empli de ce bonheur que personne ne pourra me prendre, c'est mon petit bonheur à moi et, comme dit Jean-Jacques Goldman, "...je suis riche de ça, et ça ne s'achète pas...".
    Je dois avouer qu'en allant là-bas à Astaffort, mon espoir était de voir Francis Cabrel, j'ai pu enfin, depuis 24 ans que j'ai cet espoir, le rencontrer et lui parler. Mais je suis d'autant plus heureuse que par cet intermédiaire, j'ai pu découvrir bien d'autres artistes et futurs artistes que j'ai vraiment écoutés avec délectation.
    Enfin, je voudrais remercier tous ces stagiaires et ces artistes de m'avoir fait connaître et partager leur voix et leur musique et, par ce biais, de m'avoir fait passer deux des plus belles soirées de ma vie...
    Merci entre autres à Monsieur André Garros (Maire d'Astaffort) et à sa secrétaire, à tous les "astagiaires", à Davy Sicard, à Pascal Rinaldi, à Enzo Enzo, à Nathalie Nathiembé, à Francis Cabrel, à tous les organisateurs, techniciens, présentateurs et à tous ceux présents que j'aurais oublié de citer...

    affiche_astaff

    ZigZag78

    30 août 2006

    Astaffort, ça se précise!!!

    Enfin, ça y est, Astaffort, ma Belle, j'arrive!!

    Ce 19 septembre, je prends l'avion pour la première fois, direction Carcassonne, première étape avant Astaffort.
    15h20, l'avion décolle...16h55 il atterri à Carcassonne, début d'une longue série de déplacement avant le magnifique village où je suis invitée en VIP. pour les Rencontres!!!
    C'est tout simplement G-E-N-I-A-L, ma réservation est faite, il me reste à réserver mes places pour le train de Carcassonne-Layrac! Après quelque 8km de marche, je serai enfin au camping, prête à "lancer" ma Quéchua et à passer ma première nuit sur place.
    C'est la concrétisation d'un rêve que je croyais garder à l'état de rêve... Grâce à des personnes bien placées, dont je tairai les noms par respect, il peut enfin se réaliser...
    Pendant ces deux jours, j'aurai enfin l'occasion de rencontrer Francis Cabrel que je chéri depuis l'âge de 5 ans par sa musique, ses chansons, etc.
    A ma première et dernière (jusqu'à aujourd'hui) visite à Astaffort, j'ai rencontré plein de gens super et très ouverts qui ont fait de ce voyage, une semaine E-X-T-R-A!!!
    Je suis encore en plein rêve, des images plein la tête, des souvenirs inoubliables dont j'aurais du mal à exprimer l'importance qu'ils ont à mes yeux...
    Mais allez voir les photos de ce premier voyage à Astaffort sur ce site ainsi que les commentaires que j'en ai fait...
    Bonne visite...

    voix_du_sud

    ZigZag78

    Publicité
    Derniers commentaires
    Publicité
    Archives
    Publicité